PrEP en Suisse : une implémentation difficile

17 Août 2016
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Début août, "La Tribune de Genève" a consacré un article à l’arrivée de la PrEP à Genève. Interviewée par le quotidien suisse, la professeure Alexandra Calmy, responsable de l’unité VIH/sida aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) a expliqué que le "débat ne porte plus sur son efficacité, qui est démontrée, mais sur son implémentation. La PrEP est entrée dans le domaine de la prévention plurielle. A mon sens, il ne s’agit pas d’opposer un moyen de prévention à un autre".  Justement des questions se posent quant à son implémentation. Le Truvada n’est pas enregistré comme traitement préventif en Suisse et "encore moins remboursé comme tel", indique "La Tribune". La boîte de 30 comprimés coûte environ 899 francs suisses (environ 828 euros), soit près de 65 % de plus que le prix français. Du côté, des instances de santé, la Commission fédérale pour la santé sexuelle a émis en janvier 2016 des recommandations sur la PrEP. "La prescription d’une PrEP peut être tout à fait indiquée dans certains cas", avance-t-elle. "Le rapport coût-efficacité de ce traitement n’est favorable que chez une minorité des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes", explique-t-elle. Fort justement, le journal note que l’avis de la Commission "n’est pas dénué d’ambiguïté" puisqu’il explique que la PrEP peut être prescrite tout en indiquant assez lourdement qu’une telle prescription se fait "en dehors de l’utilisation prévue" et que les médecins prescripteurs peuvent "être tenus responsables des effets secondaires éventuels" ! Moins de mille personnes seraient éligibles à une PrEP en Suisse selon la Commission fédérale, qui jauge à 10 millions de francs le coût de leur traitement quotidien.