Prep et fonction rénale

22 Janvier 2023
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Selon une étude récente, la Prep orale (en comprimés) présente un très bon profil de sécurité de la fonction rénale, même après deux ans d'utilisation, rapporte le site Aidsmap. L'étude montre également que la Prep à la demande — avant et après un rapport sexuel non protégé par un préservatif — a moins d'impact sur la fonction rénale que la Prep en continu (sept jour sur sept), bien que cette différence ne soit pas cliniquement significative. L’altération de la fonction rénale est un effet indésirable rare chez les personnes qui prennent de la Prep en comprimé oral de ténofovir alafenamide (Truvada). Ce qui n'était pas clair, c'est si ce risque est plus élevé ou non, en fonction du mode de prise de Prep. Cela a amené une équipe de chercheurs-ses français-es à comparer l'impact des modes de prises de Prep quotidienne ou à la demande sur la fonction rénale. L'étude a inclus 1 253 participants qui ont commencé la Prep dans la cohorte ANRS Prévenir en région parisienne, entre 2017 et 2020. Les hommes, gays et bisexuels, pouvaient prendre la Prep quotidiennement ou à la demande, selon leur préférence. Tous les trois mois, les chercheurs-ses ont recueilli des données sur les schémas posologiques des participants. De plus, les participants devaient produire un résultat d'analyse de la créatinine (marqueur du fonctionnement du rein) à chaque visite. Sur les 1 253 participants, 40 % étaient des usagers de Prep en continue, 39 %  à la demande et 21 % ont alterné les deux schémas de prise. Il est intéressant de noter que sur une période médiane de 22 mois de suivi, seuls cinq Prepeurs, répartis de manière égale entre les groupes, ont connu une réduction de leur DFG supérieure à 25 % — le DFG représente la quantité de liquide filtrée par les reins. Seuls, deux participants ont arrêté la Prep en raison d'une diminution du DFG et tous deux l'ont reprise par la suite sans problème. En effet, cet effet de la Prep sur la fonction rénale n’est pas irréversible et disparait quand la personne arrête la Prep. En outre, cette étude montre que la fonction rénale revient à la normale dans la grande majorité des cas sans avoir à arrêter la Prep. Les chercheurs-ses suggèrent que pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) présentant des facteurs de risque de dysfonctionnement rénal, les questions de sécurité devraient être prises en compte lors du choix du schéma de prise de la Prep. Néanmoins, ils-elles soulignent que sur la période de deux ans de leur étude, le bénéfice de la Prep à la demande par rapport à la Prep quotidienne en termes de sécurité rénale était très faible et non cliniquement pertinent. « Dans notre étude, la sécurité rénale de la Prep au ténofovir disoproxil/emtricitabine [Truvada, ndlr], était bonne, quel que soit le schéma posologique » ont conclu les chercheurs-ses.