Prep : une faille dans l’Obamacare ?

21 Septembre 2022
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Des employeurs chrétiens refusaient, pour des raisons religieuses, de fournir à leurs salariés-es une assurance santé remboursant, notamment la Prep. Ce refus avait incité des salariés-ses à saisir la justice. Ils-elles escomptaient qu’elle leur donne raison. Ce n’est le cas. Saisi de l’affaire, le juge Reed O’Connor, magistrat d’un tribunal fédéral du Texas, connu pour son opposition à l’« Obamacare », leur a donné tort. La décision judiciaire va plus loin puisqu’elle remet en cause un des aspects clefs de la loi de protection de la santé, adoptée sous l’administration de Barack Obama. La loi impose aux assureurs privés de rembourser certains soins préventifs et laisse aux autorités sanitaires le soin de définir lesquels. Ces dernières ont inclus en 2020, la Prep. À la suite de cette décision de santé publique, des personnes et deux entreprises ont saisi la justice pour contester, entre autres, la prise en charge de la Prep, au nom de leurs convictions religieuses. Ces plaignants-es estiment que cela « les rend complices de comportements homosexuels », comme l’a rappelé le juge O’Connor pour étayer sa décision. Le magistrat fait l’analyse que cette obligation de prendre en charge la Prep va à l’encontre de la loi fédérale sur les libertés religieuses. Consciente du risque d’une telle décision, la Maison-Blanche a réagi dans la soirée (7 au 8 septembre) en affirmant que la décision allait être « examinée ».  L’administration Biden « est dévouée à la protection de l’accès des Américains à des soins préventifs gratuits », a affirmé, dans un tweet, la porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre, soulignant l’importance de l’« Obamacare » pour une telle protection. Le jugement a aussi été vivement critiqué par la cheffe démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui déclare, dans un communiqué, que « cette décision dérangeante relève ouvertement de l’homophobie ». L’élue inscrit d’ailleurs la décision dans le sillage de l’arrêt de la Cour suprême des États-Unis qui, en juin, a dynamité le droit à l’avortement dans le pays.