Prep : une nouvelle campagne

7 Février 2022
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« La Prep, un geste simple contre le virus du sida ». C’est le slogan de la nouvelle campagne d’information sur la Prep lancée le 1er février par AIDES. À ce jour, en France, 97,5 % des personnes usagères de Prep sont des hommes, d’après les dernières données de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament). Ce chiffre n'a quasiment pas bougé en cinq ans et il questionne. Pourquoi cet outil de protection très efficace ne se diffuse pratiquement pas chez les femmes ? « Pour cause, une  seule campagne nationale sur la Prep a été menée jusqu’à présent, déjà à l’initiative de AIDES en 2018 », rappelle l’association. « Ce manque d’information est particulièrement frappant chez des publics pourtant très exposés au VIH. C’est le cas des femmes originaires d’Afrique subsaharienne et des jeunes hommes issus de la communauté africaine, maghrébine ou latino, et qui ont des relations sexuelles  avec  d’autres  hommes  (HSH) ». Pour remédier à ce manque d’information, AIDES lance en ce mois de février une campagne par et à destination de ces publics pour rappeler qu’un geste simple, prendre la Prep, peut protéger du VIH. « Cet  outil s’adresse particulièrement aux personnes en difficulté avec le préservatif, notamment des femmes appartenant à des populations très exposées, souvent tributaires du bon-vouloir de leurs partenaires masculins pour se prémunir contre le VIH. Cela peut aussi être le cas d’hommes qui ont des relations avec d’autres hommes, mais ne s’identifient pas comme gays et ont des difficultés avec l’usage du préservatif », explique Camille Spire, présidente de AIDES, dans un communiqué. Pour toucher ces publics éloignés de la prévention, AIDES a co-construit cette campagne avec le Raac (Réseau des Associations Africaines et Caribéennes agissant en France dans la lutte contre le sida) avec le soutien de Santé publique France. La campagne se décline en quatre visuels et en deux vidéos. Elle expose la vie de personnes diverses qui optent quotidiennement pour un geste simple : la prise d’un comprimé de Prep pour se protéger du VIH. Dans les vidéos disponibles à partir du 1er février qui seront diffusées sur les réseaux sociaux ainsi que sur Trace, le média des cultures urbaines, les spectateurs-rices pourront découvrir les quotidiens d’Esteban et Diaka tous-tes les deux usagers-ères de Prep. En mai 2021, le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) publiait un avis suivi de recommandations sur la place de la Prep dans la prévention du VIH en France. Dans cet avis, un changement de modèle important était encouragé par le CNS, qui considère que la Prep doit être mise au même niveau que le préservatif, sans hiérarchie, dans la palette de prévention du VIH : « L’idée qu’une personne séronégative ne risque pas de se contaminer par le VIH lors d’un rapport sans préservatif dès lors qu’elle se protège avec une Prep doit progressivement s’installer, tout comme d’ailleurs, symétriquement, celle qu’une personne séropositive dont la charge virale est indétectable grâce à son traitement ne risque pas de transmettre pas le VIH », expliquait le CNS. Force est de constater que nous sommes loin du compte et,  six ans après l’autorisation de la Prep en France et sa gratuité, aucune campagne de communication d’envergure nationale, portée par le ministère de la Santé, n’a vu le jour.