Prep vaginale : la FDA dit non

20 Septembre 2022
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L'agence américaine du médicament (FDA) a dit non à la mise sur le marché d'une Prep VIH sous forme d'un anneau vaginal imprégné de dapivirine, un antirétroviral, utilisé pour réduire le risque d'infection par le VIH. L’anneau qui se place dans le vagin et doit être changé tous les mois, libère progressivement la molécule. Inspiré des anneaux utilisés pour la contraception, la Prep en anneau vaginal est une option de prévention de l'infection par le VIH que les femmes peuvent contrôler et utiliser discrètement au cas où elles ne pourraient pas utiliser ou n'auraient pas accès à la Prep orale ou injectable. Deux essais cliniques (RING et ASPIRE) ont montré que l'anneau vaginal à la dapivirine permettait de réduire respectivement, selon les essais, de 31 et 27 % le risque de séroconversion ; ce qui n’est pas un chiffre très élevé, mais qui a néanmoins un intérêt à l’échelle d’une population dans un pays où la prévalence du VIH est très élevée. La FDA a estimé, dans son avis, que cette option de prévention n’était pas indispensable « étant donné le contexte de l’offre de prévention VIH actuelle pour les femmes aux États-Unis ». Dans un entretien accordé au site Aidsmap, Erica Gollub et Raven Vaughan, deux professeures de l’Université de Pace à New York, déplorent cette décision qui a pour conséquence de « réduire la palette de prévention pour les femmes et générer des infections à VIH qui pourraient être évitées ». Les deux chercheuses pointent le besoin considérable de prévention VIH chez les femmes. Chaque année, 7 000 Américaines contractent le VIH avec un taux de prévalence disproportionné chez les femmes noires et latinos. La Prep orale est encore trop peu utilisée chez les femmes et 78 % des femmes qui commencent la Prep l’arrêtent dans la première année. Ce taux est encore plus élevé chez les femmes qui n’ont pas les moyens financiers d’avoir une assurance santé privée. En juillet 2020, l'Agence européenne des médicaments (EMA) avait émis un avis positif, pour les pays hors UE. Cet avis concernait les pays hors UE les plus durement touchés par le virus, notamment en Afrique subsaharienne. Depuis cette décision, la Prep en anneau vaginal a été autorisée en Afrique du Sud et au Zimbabwe et plusieurs demandes sont en cours dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne.