Pressions en Pologne

4 Octobre 2021
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Sous pression de Bruxelles, la région polonaise de Kielce (sud du pays) a renoncé (22 septembre) à se déclarer « zone sans idéologie LGBT », lors d’une assemblée régionale retransmise en direct en ligne, explique l’AFP. À la mi-juillet, la Commission européenne a lancé une procédure d’infraction contre la Pologne pour les « zones sans idéologie LGBT » décrétées par nombre de collectivités locales, régions et communes, dont la voïvodie (région) de Swietokrzyskie dont la ville de Kielce est le chef-lieu. L’exécutif européen, qui a dénoncé le caractère discriminatoire de ces mesures à l’encontre des personnes LGBT+, a envoyé à la Pologne une lettre de mise en demeure. Buxelles a, par ailleurs, suspendu aussi les négociations avec cinq régions engagées dans cette politique discriminatoire sur le versement de fonds du programme de soutien à la reprise en faveur de la cohésion React-UE. Lors de la session exceptionnelle de l’Assemblée régionale de Swietokrzyskie, 25 conseillers-ères ont approuvé la décision de se retirer de la déclaration controversée, personne ne s’y est opposé et trois conseillers se sont abstenus de voter, pointe l’AFP. La région de Cracovie, deuxième ville du pays, pourrait suivre le même mouvement. En Pologne, au total une centaine de collectivités locales ont adopté depuis 2019 une résolution « anti-idéologie LGBT » ou une « charte des droits des familles ». Elles représentent environ un tiers du territoire polonais et sont situées principalement dans le sud-est et l’est du pays, zones traditionnellement très catholiques. Le clergé polonais contribue largement à entretenir un climat homophobe dans la société. De son côté, Bruxelles a appelé, en maintes occasions, au respect de la dignité et des droits humains qui sont « des valeurs fondamentales de l’UE ». Elle a assuré que la Commission utilisera tous les instruments à sa disposition pour défendre ces valeurs. Des valeurs que la Pologne s’est engagée à faire respecter en rejoignant l’Europe. La présidente de la commission, Ursula von der Leyen a, quant à elle, fustigé des « zones sans humanité » qui « n’ont pas leur place » dans l’UE.