Prévention : baisse des crédits

17 Novembre 2017
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Plusieurs associations dont AIDES, Fédération Addiction, Fédération Santé Habitat ont adressé, il y a quelques temps un courrier à la ministre de la santé, Agnès Buzin, pour alerter sur la baisse des crédits de la prévention en santé (maladies chroniques, VIH et addictions) annoncée dans le Programme 204 "Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins", prévu au budget 2018. Le budget global en hausse de ce programme, masque en réalité de nombreuses baisses (-11 % sur les "infections par le VIH, les IST, les hépatites et la tuberculose" ; -6 % sur la prévention des conduites addictives, etc.). Ce même courrier avait également été adressé aux parlementaires. Lors de l’examen en commission élargie de la mission budgétaire santé, dans le cadre du projet de loi de finance pour 2018, Jean-Louis Touraine, député (La République en marche/LREM) du Rhône et vice-président de la commission des Affaires sociales, a souhaité alerter la ministre sur la problématique soulevée par les associations dans leur courrier. Voici ce qu’a expliqué le député : "Le programme 204 de la mission "santé" est consacré à "la prévention, la sécurité sanitaire et l’offre de soins". Or, l’engagement prioritaire actuel dans le secteur de la santé, aussi bien pour le gouvernement que pour le Parlement, est d’organiser la révolution de la prévention, domaine relativement négligé dans le passé en France. Nous saluons, Mme la Ministre, les avancées volontaristes dans l’application des vaccinations et la lutte contre le tabagisme. Il importe d’étendre et de compléter ces actions de prévention. Ainsi, la protection de la santé sexuelle doit aussi être une priorité. Il est bon qu’une nouvelle stratégie en santé sexuelle 2017-2030 ait été élaborée. Il est important que l’objectif de mettre un terme à l’épidémie du Sida et à quelques autres IST soit tracé. L’expérience des dernières décennies nous prouve que cela ne se décrète pas mais que cela se réalise de concert avec l’ensemble des acteurs – professionnels de santé et de la prévention, malades et usagers, et bien sûr associations. Le rôle de celles-ci a été déterminant dans le contrôle des infections au VIH ou aux virus de l’hépatite. Aujourd’hui, ces associations se plaignent de réductions des crédits, de la nécessité de licencier leurs salarié-e-s, de moyens et de personnels insuffisants pour assurer leurs missions. Pouvez-vous, Mme la Ministre, nous rassurer sur les budgets alloués à l’avenir à ces acteurs de premier plan que sont les associations et organismes, notamment ceux engagés dans la lutte contre le Sida ? Comment, sinon, faire reculer ce chiffre de 6 000 nouvelles contaminations par le VIH chaque année en France ? Comment assurer le dépistage des 25 à 30 000 séropositifs qui ignorent leur état et, partant, ne prennent pas le traitement requis mais propagent le virus ? Comment garantir que les 150 000 Français vivant avec le VIH auront une bonne observance de leur traitement antirétroviral, indispensable pour leur état de santé autant que pour empêcher la transmission du virus ?"