Pride 2021 : Over the rainbow

28 Juin 2021
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Samedi 26 juin, s'est tenue la Marche des fiertés LGBT+ 2021d'Île-de-France. Elle a rassemblé environ 30 000 personnes, selon l’AFP. Pour la première fois, cet événement important est parti de Pantin en Seine-Saint-Denis (93). On a bien cru que cette édition 2021 de la Pride serait gâchée par la pluie. Au village associatif qui se tenait en amont de la marche, la pluie n’a fait que gagner en intensité entre 13h30 et 15h. Les militants-es n’ont pas perdu leur détermination, mais les prises de paroles ont dû être annulées. Et puis tout à coup Singing in the rain s’est transformé en Over the rainbow et comme par magie, la pluie a fait place au soleil. Cette marche des fiertés 2021 était plus politique que les années précédentes. Très peu de chars, moins de musique et des slogans très hostiles au gouvernement et à son manque de courage politique sur des sujets comme la PMA, la GPA ou la lutte contre les thérapies de conversion. Et puis un incident est survenu au tout début de la marche en tête de cortège en raison de la présence d’un groupes de militantes Terf (Trans-exclusionary radical feminist, c’est-à-dire féministes radicales qui excluent les trans). Ce mouvement féministe transphobe estime que les femmes trans ne sont pas de « vraies » femmes et que les luttes trans invisibilisent les luttes pour les droits des femmes. Louise alias Sasha Anxiety sur les réseaux sociaux est une militante trans et vice-présidente d’Acceptess-T. Elle a réagi en direct sur son compte Twitter : « Porte de Pantin regroupement des transphobes Terf à la Pride d'Inter, j'ai été interpellée par la police pour avoir déchiré leurs pancartes et banderoles (« Les lesbiennes n'ont pas besoin de transitions mutilantes »). No Terfs at Pride, faites quelque chose MERDE !!! ». Acceptess-T a également réagi sur Twitter : « Les transphobes peuvent hurler leur haine librement dans tout l'espace public, mais c'est une femmes trans réfugiée, notre vice-présidente, qui est interpellée pour avoir affirmé nos droits à exister ». Marc-Antoine Bartoli, membre et ex président d’Act Up-Paris était également en tête de cortège et a assisté à la scène : « Il y avait une dizaine de Terfs en tête de cortège avec des slogans transphobes dégueulasses et le service d’ordre de l’Inter LGBT n’a rien fait ». Finalement, tout est rentré dans l’ordre et après quatre heures de marche, la manifestation s’est dispersée dans le calme place de République sans l’habituel podium avec discours et artistes. Des milliers de photos et vidéos ont été postées tout au long de la journée sur les réseaux sociaux. Vous pouvez les retrouver avec le hashtag #Pride2021. Notre petit coup de cœur revient à Yassin Chekkouh, mannequin qui a publié sur Instagram des photos de lui à la Pride avec un message inspirant : « Gay, algérien, séropo, Queer et je n’ai jamais été aussi fier ! » Finalement c’est exactement ça l’essence de la Marche des fiertés, donner à chacun-e la possibilité d’affirmer son identité et se réapproprier l’espace public. Espérons que l’édition 2022 sera tout aussi politique, festive et… sans transphobie !