Prix du médicament et licence obligatoire

17 Mars 2019
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Le nombre de nouveaux cas de cancers ne cesse de grandir, jusqu’à 400 000 par an en France, rappelait récemment Médecins du Monde (MdM). « Cette augmentation en cache une autre, tout aussi inquiétante : la hausse des prix des nouveaux traitements. Il n’est plus rare de voir des traitements anticancéreux coûtant entre 50 000 et 90 000 euros par an et par personne », indique l’ONG (4 février) dans un communiqué qui pose la question de l’accès aux soins et aux traitements dans un contexte d’augmentation exponentielle des prix. « Une nouvelle échelle de prix a été franchie il y a quelques mois avec l’arrivée des traitements Car-T facturés entre 320 000 et 350 000 euros par personne, indique MdM. Dans de telles conditions, il devient de plus en plus difficile pour le système de santé d’assurer l’accès aux meilleurs médicaments pour tous. Les prix exorbitants des médicaments anticancéreux consentis aujourd’hui par les États constitueront demain les barrières à l’accès aux soins. En d’autres mots, avec ces niveaux de prix, le système de santé ne pourra pas payer pour toutes les personnes malades, ce qui équivaut à condamner celles qui en seront exclues ». Côté Médecins du monde, on pointe plusieurs problèmes dont le principal est un « système des brevets dévoyé ». Pour l’ONG, il faut « remettre l’accès aux soins au cœur du système » et pour cela MdM préconise le recours à la licence d’office. « Lorsqu’il a créé les brevets pharmaceutiques, l’État a volontairement organisé les moyens de s’affranchir des monopoles lorsque l’intérêt de santé publique l’exige ou lorsque les prix sont anormalement élevés : c’est la licence d’office. Cet outil rappelle que les brevets sur les médicaments ont comme condition réciproque le droit fondamental à l’accès aux services de santé », rappelait Philippe de Botton, président de MdM, le 4 février dernier.