Procès homophobes au Nigeria : crainte de violences populaires

10 Février 2014
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Deux tribunaux islamiques du nord du Nigeria ont dû suspendre les procès de dix hommes accusés d'homosexualité de crainte que des foules ne s'en prennent à eux, ont rapporté (29 janvier) des responsables. La semaine dernière, sept hommes jugés dans la ville de Bauchi, dans l'Etat éponyme, pour avoir enfreint la loi islamique qui interdit l'homosexualité, avaient été attaqués à la sortie du tribunal par une foule hystérique. La police avait dû lancer des gaz lacrymogènes et tirer en l'air pour disperser les manifestants qui réclamaient un procès sommaire et l'exécution des hommes jugés. Ces derniers devaient comparaître de nouveau, mais le tribunal ne pouvait plus siéger normalement en raison des manquements à la sécurité de la dernière session. Un second procès où trois suspects devaient comparaitre devant un autre tribunal islamique de la même ville de Bauchi a également été suspendu. Et voilà les autorités obligées d’intervenir pour tenter d’endiguer une homophobie aussi hystérique que délirante que l’appareil d’Etat ne fait qu’entretenir… y compris à la tête du pays. On a pu en juger récemment avec les sorties homophobes du président Goodluck Jonathan et la promulgation, par lui, de la récente loi homophobe qui restreint fortement les droits des homosexuels. Une loi qui prévoit une peine de 14 ans de prison en cas de mariage homosexuel et 10 ans d'emprisonnement contre les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.