Purdue Pharma protégé par la loi sur les faillites

23 Septembre 2019
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Le laboratoire pharmaceutique Purdue Pharma, fabricant de l'analgésique Oxycontin, s'est placé (15 septembre) à New York sous la protection de la loi sur les faillites. L’entreprise fait face à quelque 2 600 poursuites judiciaires dans lesquelles elle est accusée d'avoir contribué à la crise des opioïdes qui ravage les États-Unis, le Canada et émerge dans d’autres pays. Comme l’explique l’agence Reuters, le conseil d'administration de Purdue Pharma a approuvé le placement sous le « Chapitre 11 » de la loi sur les faillites qui permet à l'entreprise de poursuivre sa restructuration dans le cadre d'un projet de règlement global des litiges. Purdue Pharma a trouvé un accord de principe afin de résoudre les litiges avec 24 États et 5 territoires américains, ainsi que les avocats représentant plus de 2 000 villes, comtés et autres plaignants-es, a annoncé le groupe pharmaceutique. Une vingtaine d'États restent opposés ou non engagés dans la proposition de règlement, ouvrant la voie à des batailles juridiques pour déterminer qui est responsable de la crise des opioïdes aux États-Unis et quelle part la firme Purdue Pharma a eu dans ce désastre. Cette crise aurait fait 400 000 morts entre 1999 et 2017, selon les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies. Les plaignants-es dénoncent les pratiques commerciales de Purdue. Ils-elles reprochent au labo pharmaceutique de ne pas avoir mis en garde les médecins et les patients-es sur les risques liés à une consommation prolongée de ses opiacés et la dépendance occasionnée. Les États opposés à ce règlement, dont le Massachusetts, New York et le Connecticut, veulent que la famille Sackler (propriétaire de Purdue Pharma) garantisse plus que leur fortune personnelle et ont contesté les calculs évaluant à 10 milliards de dollars l'accord visant à mettre fin aux plaintes. La famille Sackler, qui céderait le contrôle de Purdue Pharma dans cet accord, ont proposé d'injecter 4,5 milliards de dollars, voire plus, dans le cadre de la vente éventuelle d'une autre société leur appartenant, Mundipharma. Les Sackler ont refusé de revoir leur offre, pourtant rejetée par certains-es plaignants-es.