Purdue plaide coupable

28 Octobre 2020
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Le laboratoire pharmaceutique Purdue, fabricant du médicament Oxycontin, a accepté de plaider coupable pour son rôle dans la crise des opiacés dans le cadre d’un accord avec le ministère américain de la Justice d’un montant global de 8,3 milliards de dollars, a annoncé (21 octobre) le ministère de la Justice. Purdue, comme d’autres laboratoires pharmaceutiques américains, était accusé d’avoir fait, à partir de 1996, une promotion excessive de leurs médicaments antidouleurs opiacés, contribuant à déclencher une crise de la dépendance à l’origine d’une explosion des overdoses qui a fait plus de 450 000 morts aux États-Unis depuis 1999, indique l’AFP. Le laboratoire, propriété de la très controversée famille Sackler, a accepté de plaider coupable de trois chefs d’inculpation devant un tribunal fédéral du New Jersey, liés à la façon dont il a trompeusement promu ce médicament, et induit en erreur l’agence américaine du médicament (FDA) entre 2007 et 2017. Le laboratoire pharmaceutique Purdue va payer directement à l’État fédéral quelque 225 millions de dollars au titre d’une amende pénale, et 2,8 milliards de dollars pour mettre fin à la partie civile du litige. Il devra aussi se mettre en faillite et se réorganiser en une nouvelle entité dédiée au « bien public » (Public Benefit Company), gérée par un trust : cette entité devra fournir gratuitement ou à prix cassés des médicaments anti-overdose et des traitements contre la dépendance aux opiacés, explique l’agence de presse. Les revenus de cette entité devront aussi contribuer au paiement des programmes mis en place par les collectivités locales américaines contre la crise des opiacés. La famille Sackler devra elle payer, séparément, 225 millions de dollars de dommages et intérêts, a indiqué le ministère de la Justice. Cet accord, qui doit encore être validé par un tribunal fédéral des faillites, est le plus emblématique annoncé par la Justice américaine avec un laboratoire dans cette crise des opiacés. « L’accord d’aujourd’hui est une étape essentielle dans les efforts du ministère pour faire rendre des comptes à tous ceux qui ont alimenté la crise des opiacés », a déclaré Jeffrey Bossert Clark, un des responsables de ce dossier au ministère.