Québec : des inégalités dans le traitement du VIH

9 Mai 2018
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Les personnes dont les revenus sont les plus bas et celles dont le niveau d’études est le moins élevé reçoivent moins souvent des soins rapides quand elles contractent le VIH, indique une récente étude montréalaise dirigée par le docteur Jean-Pierre Routy, spécialiste du VIH à l'Université McGill. Les résultats de cette étude ont été publiés dans le "Journal of the International Aids Society". Selon les auteurs-es, cela ne serait pas dû à la participation financière à l'assurance médicaments, mais à la précarité de l'emploi et à une mauvaise compréhension de la nécessité d'un traitement rapide, indique le journal québécois "La Presse" (28 avril). "Traiter rapidement le VIH diminue le risque de passer à la phase sida, d'avoir des complications au niveau du cancer, des infarctus et de la transmission du VIH", a rappelé le docteur Routydans les colonnes du journal. "Il est choquant de voir qu'il y a des inégalités sociales dans l'accès rapide à la trithérapie". L’équipe du docteur Routy a examiné les dossiers médicaux de 575 personnes suivis dans quatre établissements de Montréal. Elle a trouvé des données sur les six premiers mois suivant le diagnostic pour 375 d'entre eux. "On le voit un peu partout dans les études, notamment sur le cholestérol, les moins éduqués et les plus pauvres ont tendance à démarrer plus tard le traitement, particulièrement quand il n'y a pas de symptômes, dit le Dr Routy. Soit ils comprennent moins l'importance d'un traitement précoce, soit ils ont de la difficulté à prendre les rendez-vous de manière électronique, soit ils ne peuvent pas se permettre de perdre une journée de travail parce qu'ils habitent loin". Entre 480 et 880, c’est l’estimation du nombre de nouveaux cas de VIH au Québec en 2016. Entre 15 940 et 23 800, c’est l’estimation du nombre de Québécois-es vivant avec le VIH en 2016.