Québec : vers des tests VIH et VHC obligatoires

19 Février 2013
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Les policiers et gardiens de prison du Québec demandent au gouvernement Marois d'adopter une loi afin d'obliger les personnes interpellées à subir un test du VIH/sida et de l'hépatite C à la suite d'un échange de fluides corporels, explique le "Huffington Post Québec" (11 février 2013). Selon le site, des représentants du ministère de la Sécurité publique, ont assuré les associations de policiers et d'agents correctionnels, que le ministre Stéphane Bergeron serait favorable à une telle législation. "Pour le moment, les policiers, ambulanciers ou gardiens de prison qui entrent en contact avec un fluide corporel lors d'une intervention doivent se soumettre à une prophylaxie, soit un traitement préventif de bithérapie ou trithérapie afin d'éviter toute infection". "A Montréal, une quarantaine de policiers entrent en contact avec des fluides corporels chaque année, estime Yves Gendron. Une quinzaine d'entre eux doivent suivre un traitement préventif", indique le "Huffington Post Québec". Du côté de la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA), on s'inquiète de la démarche des policiers, qui porterait atteinte au droit à la vie privée des personnes atteintes du VIH/SIDA, explique le site qui cite une des responsables : Liz Lacharpagne, coordonnatrice du programme Droits de la personne et VIH de la COCQ-SIDA. Elle considère qu'une telle loi serait basée sur une crainte non fondée. "Le risque de transmission dans de tels cas est extrêmement faible", précise-t-elle au "Huffington post". Un rapport du ministère de la santé et des services sociaux du Québec publié en 2011 affirme que le risque de transmission entre une muqueuse et le sang se situe entre 0,03 % et 0,09 %. Celui-ci grimpe à 0,32 % dans le cas d'une piqûre. De plus, un test obligatoire créerait un faux sentiment de sécurité chez les policiers, poursuit Liz Lacharpagne. "Chez une personne nouvellement infectée, le virus est indétectable dans les trois mois, dit-elle. Donc, même si un test est négatif, le policier peut quand même avoir été infecté. Et ensuite, il sera trop tard ensuite pour que le policier suive un traitement préventif".  Les services du ministre n’ont pas souhaité répondre.