Raccolage passif : l'Ump en remet une couche

26 Avril 2012
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"Les femmes de l’UMP condamnent la proposition de François Hollande de supprimer le délit de racolage passif", indique un communiqué de presse au titre ronflant. Il s’agit rien moins que du troisième communiqué de presse de l’UMP sur le même sujet qui entend dénoncer cette proposition de François Hollande. Les signataires (dont trois ministres femmes : Nadine Morano, Marie-Anne Montchamp et Claude Greff) considèrent que c’est "Par pur anti-sarkozysme" que le candidat socialiste défend cette idée. "C’est Nicolas Sarkozy qui avait instauré ce délit en 2003 pour lutter contre l’exploitation des femmes et pour permettre aux forces de l’ordre de soustraire les prostitué-e-s à l’emprise des filières mafieuses. En effet, en les plaçant sous leur contrôle, les forces de l’ordre peuvent obtenir des informations essentielles afin de remonter les filières de prostitution, particulièrement dans le cas d’une prostitution étrangère. La loi de 2003 avait d’ailleurs renforcé les sanctions contre les réseaux de proxénétisme et de traite des êtres humains. Mais surtout, avec ce délit, les personnes se livrant à la prostitution peuvent être accompagnées par des associations ou signalées à des services de réinsertion", indiquent les signataires. Signataires qui, manifestement, n’envisagent pas un seul instant que la position socialiste soit simplement motivée par le fait que ce parti considère que la mesure est mauvaise, notamment dans ce qu’elle produit en matière de santé, de prévention.
Le Strass (Syndicat du travail du sexe) et Act Up-Paris ont dénoncé (12 avril) la position des "femmes de l’UMP". "Les signataires font semblant d’ignorer que le candidat socialiste répondait à un site de lutte contre le sida [il s’agit de Seronet, ndlr]. Elles font semblant d’ignorer les alarmes qu’ont tirées scientifiques et associations sur les actions de prévention bloquées, sur la mise en danger des personnes que constitue cette mesure de répression. Avec les femmes de l’UMP, c’est donc le choix de plus de sida qui prévaut", taclent les deux associations. Elles dénoncent aussi la malhonnêteté des "femmes de l’UMP" qui font semblant "d’ignorer que l’UMP et le PS marchent main dans la main pour assurer plus de répression avec la pénalisation des clients. Elles prétendent que la loi aurait permis d’orienter les travailleuses du sexe vers les services sociaux. Il s’agit d’une ineptie démentie par toutes les expertises de terrain et par un rapport parlementaire, validée à l’unanimité par les élus et élues de l’UMP. Au contraire, la réalité le montre, la répression a accru la dépendance de travailleurs et travailleuses du sexe aux réseaux".