Racisme à Valeurs Actuelles

2 Octobre 2022
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Dix mille euros d'amende ont été requis jeudi 22 septembre devant la cour d'appel de Paris contre le directeur de Valeurs actuelles et un journaliste et le directeur de la publication pour « injure publique raciste » envers la députée LFI Danièle Obono. En août 2020, le magazine avait publié un récit fictif de sept pages intitulé « Obono l'Africaine », où il racontait comment l'élue de Paris, née au Gabon, dépeinte en esclave, expérimentait « la responsabilité des Africains dans les horreurs de l'esclavage » au XVIIIe siècle. L'article était accompagné de dessins représentant la députée comme une esclave, collier en fer au cou. Il avait été condamné unanimement par toute la classe politique, le président Emmanuel Macron en tête. En première instance en octobre 2021, le directeur de la rédaction Geoffroy Lejeune, le journaliste Laurent Jullien et le directeur de la publication Érik Monjalous avaient été condamnés à une amende de 1 500 euros chacun et à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à Danièle Obono. À la barre de la cour d'appel, l'élue est venue dire qu'elle ressentait « toujours un certain inconfort » depuis cette affaire. « Les références des images, les justifications qui sont faites autour, je ressens toujours l'injustice qui m'a été faite et l'humiliation que cela a été », a-t-elle dit. Dans son réquisitoire, l'avocat général Michel Lernoux a rappelé que « c'est essentiellement en raison de son origine » que Danièle Obono avait été choisie. Le titre étant « Obono l’Africaine, pas Obono l'Insoumise », a souligné le magistrat. Les avocats des prévenus, Mes Basile Ader et Alexandre Mennucci, ont plaidé leur relaxe de toutes les poursuites. La cour d'appel rendra sa décision le 10 novembre.