Rafles programmées aux frontières de l’Europe

Statewatch a lâché une bombe. L’organisation non gouvernementale britannique de défense des libertés individuelles a, en effet, ébruité une opération d’ampleur européenne et dirigée par l’Italie, concernant l’arrestation et l’interrogation massives des migrants sans papiers aux portes de l’Europe. Dans ce document "leaké" par Statewatch, on apprend que Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières et Europol vont lancer l’opération "Mos maiorum" ("la pratique de nos ancêtres") du 13 au 26 octobre. Au programme, l’interpellation des migrants pour "enquêter sur les réseaux criminels" et ainsi identifier les routes utilisées par les immigrés voulant pénétrer sur l’espace Schengen. Cela pour, à terme, le "renforcement des actions afin de lutter contre l’immigration "illégale". Les Etats membres de l’Union Européenne et les Etats participant à Schengen sont incités à participer activement à l’opération. Pour les ONG travaillant auprès des personnes migrantes, on craint que derrière cette opération se cachent des arrestations au faciès (interdites par le droit communautaire) visant à l’expulsion massive, mais aussi à un fichage en ordre des interpellés, sans protection ni information sur l’utilisation ultérieure des données. Frontex, dépassé par ce fuitage s’est fendu d’un communiqué. L’opacité surprend aussi les associations qui se sont aperçues que le Parlement européen n’avait pas discuté ou été informé d’une opération de cette ampleur.