Rapport sur les drogues dans l’UE

25 Juin 2022
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Le 27ᵉ rapport européen sur les drogues vient de sortir. Publié chaque année par l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), le rapport évalue la situation en matière de drogues des pays européens. Les données de 29 pays (les 27 de l'Union Européenne, ainsi que la Turquie et la Norvège) sont rassemblées et offrent une vision d'ensemble de la consommation. Cette année, Alexis Goosdeel, le directeur de l'Observatoire, déclare que « nous sommes revenus à une consommation d’avant crise et que les drogues n’ont jamais été aussi accessibles ». En 2021, l’OEDT surveillait 880 nouvelles substances psychoactives (NSP) soit 52 de plus que l’année précédente. Le rapport pointe le trafic « record » de cathinones de synthèse vers l’Europe, provoquant la mise en place de nouveaux contrôles ; ce qui a permis de saisir plus de « 3,3 tonnes de cathinones en 2020, contre 0,75 tonne en 2019 ». Le rapport précise que la majorité des cathinones de synthèse saisie viennent d’Inde, et que l’Europe ne produit qu’une « petite partie des cathinones apparaissant sur le marché ». Néanmoins, les laboratoires de production se développent, 15 ont été démantelés en 2020 contre cinq en 2019. L’OEDT alerte aussi sur l’évolution de la production de méthamphétamine, qui contribue à dynamiser l'offre, ce qui pourrait « créer une augmentation de la consommation ». Normalement concentrée en République Tchèque et en Slovaquie, la consommation de méthamphétamine s’exporte dans certains pays baltes et en Allemagne. Bien que la consommation reste faible, des éléments probants montrent « une diffusion constante dans les pays de l’Ouest et du Sud de l’Europe ». La prise du pouvoir par les Talibans pourrait impacter la consommation d’héroïne en Afghanistan, pays que les États-Unis et l’Otan ont laissé aux mains des Talibans, en s’y retirant militairement. L’Afghanistan est le premier producteur mondial d’opium et d’héroïne et la principale source d’héroïne en Europe. Les difficultés politiques du pays pourraient impacter la consommation européenne. Les Talibans pourraient décider de taxer de façon plus importante l’héroïne, ce qui pourrait augmenter le trafic vers l’Europe ; ou, au contraire, interdire la production, ce qui entraînerait une forte diminution de l’offre sur le marché européen. Le nouveau rapport souligne également que les réseaux sociaux et applications de messagerie sont la manière la plus sûre et pratique pour les consommateurs de se fournir en drogue, invitant les pays membres à apporter des réponses dans ce domaine. Alexis Goosdeel conclut qu’ « il faut mieux contrôler les drogues et les rendre plus difficiles d’accès ».