Drogues : qui consomme ?

31 Juillet 2019
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Dans le dernier rapport de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), une partie des résultats présentés concernent les personnes consommatrices. Le nombre de personnes consommant des drogues dans le monde au moins une fois par an est resté stable en 2016 avec environ 275 millions de personnes, soit environ 5,6 % de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans, indique ler apport de l'ONUDC. En examinant les « vulnérabilités de différents groupes d'âge », le rapport constate que la consommation de drogues et les dommages associés sont les plus élevés chez les jeunes, par rapport aux personnes plus âgées. La plupart des recherches suggèrent que l'adolescence précoce (12-14 ans) à tardive (15-17 ans) est une période de risque critique pour le début de la consommation de substances et peut atteindre un pic chez les jeunes adultes (18-25 ans). Le cannabis est une drogue de prédilection commune pour les jeunes. Cependant, l'usage de drogues chez les jeunes diffère d'un pays à l'autre et dépend, chez les jeunes, de la situation sociale et économique des personnes concernées : les drogues de club, prises durant la vie nocturne ou dans des lieux festifs parmi les jeunes aisés ; s'opposent à l'utilisation de substances inhalées parmi les enfants de la rue pour faire face à leur situation difficile. La consommation de drogues chez les personnes âgées (âgées de 40 ans et plus) a augmenté plus rapidement que chez les plus jeunes. Les usagers-ères de drogues plus âgés-es font souvent face à de multiples problèmes de santé physique et mentale, ce qui rend les traitements médicamenteux efficaces plus difficiles, cependant peu d'attention a été accordée aux troubles liés à l'usage de drogues chez les personnes âgées. À l'échelle mondiale, les décès directement attribuables à la consommation de drogues ont augmenté de 60 % de 2000 à 2015. Les personnes âgées de plus de 50 ans représentaient 27 % de ces décès en 2000, cette proportion est passée à 39 % en 2015. Approximativement, chez les personnes de 50 ans et plus, les trois quarts des personnes décédées suite aux troubles relatifs à l'usage de drogues, font partie de la génération vieillissante des utilisateurs d'opioïdes. La majorité des personnes qui consomment des drogues sont des hommes, mais les femmes ont des habitudes d'usage de drogues plus spécifiques, constate le rapport de l'ONUDC. La prévalence de l'usage non médical d'opioïdes et de tranquillisants par les femmes reste à un niveau comparable à celui des hommes, sinon plus élevé. Alors que les femmes commencent à consommer des substances plus tardivement que les hommes, elles ont tendance à augmenter plus rapidement leur consommation d'alcool, de cannabis, de cocaïne et d'opioïdes que les hommes et à développer rapidement des troubles liés à la consommation de ces drogues. Les femmes souffrant de problèmes liés à la consommation de substances présentent des taux élevés de stress post-traumatique et peuvent également avoir vécu des situations difficiles durant leur enfance, telles que la négligence physique, la maltraitance ou des abus sexuels. Les femmes continuent de représenter seulement une personne sur cinq suivant un traitement. La proportion de femmes traitées a tendance à être plus élevée pour les tranquillisants et les sédatifs que pour les autres substances. Le traitement de la toxicomanie et la prévention, le traitement et les soins du VIH devraient être adaptés aux besoins spécifiques des femmes.