Recos de l'ANSM : Plaquenil et Kaletra

8 Avril 2020
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L'agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié (30 mars) un point d'information sur l'usage de deux médicaments : le Plaquenil (hydroxychloroquine) et le Kaletra (lopinavir/ritonavir). L'ANSM indique que les « traitements testés pour soigner les patients Covid-19 ne doivent être utilisés qu'à l'hôpital. « Nous rappelons qu’à ce jour, aucun médicament n’a apporté la preuve formelle de son efficacité dans le traitement ou la prévention de la maladie Covid-19. C’est pourquoi l’utilisation du Plaquenil (hydroxychloroquine) ou du Kaletra et de son générique (lopinavir/ritonavir) pour la prise en charge des patients atteints de Covid-19 doit se faire prioritairement dans le cadre des essais cliniques en cours.
Cependant, conformément à l’avis du Haut conseil de santé publique du 24/03/2020 (HCSP) et au décret du 25 mars 2020 (pris en application de « la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie du Covid-19 »), le recours à ces médicaments peut s’envisager à titre exceptionnel et uniquement dans le cadre d’une prescription et d’une dispensation aux patients hospitalisés », détaille le point d'info de l'agence. Et l'ANSM d'expliquer : « En aucun cas ces médicaments ne doivent être utilisés ni en automédication, ni sur prescription d’un médecin de ville, ni en auto-prescription d’un médecin pour lui-même, pour le traitement du Covid-19 ». Ces recommandations ont été prises en réponse à des informations recueillies par les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) qui « font état d’utilisation de hydroxychloroquine, seule ou en association, en ville ». « Nous alertons les professionnels de santé et les patients sur les risques connus liés à l’utilisation de ces médicaments, dont le risque cardiaque, qui, sans suivi médical approprié, peuvent conduire à une hospitalisation. Ce risque cardiaque pourrait être fortement potentialisé par l’association d’hydroxychloroquine avec d’autres molécules, comme l’azithromycine, ainsi qu’en raison de troubles métaboliques spécifiques à la maladie Covid-19 (hypokaliémie) », indique l'ANSM. « Quelques cas d’effets indésirables graves nous ont été rapportés et sont en cours d’analyse. Dans ce contexte, nous appelons à la responsabilité de chacun pour éviter des hospitalisations inutiles consécutives à un mésusage de ces médicaments et permettre aux soignants de prendre en charge les malades Covid-19 dans les meilleures conditions ».