Règles : gratuité des protections ?

4 Novembre 2019
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« Travailleuses pauvres, femmes sans-abri, écrouées, habitantes de bidonvilles, étudiantes : beaucoup de femmes sont touchées par la précarité menstruelle », a expliqué, jeudi 17 octobre, la sénatrice LREM Patricia Schillingeren, en remettant à la secrétaire d’État en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, les conclusions de la mission qui lui avait été confiée en mai dernier, à l’occasion de la « Journée mondiale de l’hygiène menstruelle », indique l’AFP. « La gestion de l’hygiène féminine et l’accès à des protections périodiques relèvent des droits humains : de la dignité, de l’égalité entre les femmes et les hommes, de l’accès à l’éducation, de la santé des femmes », a-t-elle estimé. La sénatrice recommande la gratuité des protections périodiques (tampons, serviettes, cup…) pour lutter contre le « fléau » de la précarité menstruelle qui touche les femmes les plus précaires. Au cours de sa vie, une femme utilise 10 000 protections périodiques pour ses règles. Selon une étude Ifop commandée en 2019 par Dons solidaires, citée dans le rapport, une femme sur dix renonce à changer de protection périodique aussi souvent que nécessaire par manque d’argent. Dans son rapport, la sénatrice Patricia Schillinger préconise d’expérimenter pendant un an la mise à disposition gratuite de protections menstruelles dans les lieux fréquentés par les personnes précaires et accompagnées (centres d’accueil de jour, hôtels sociaux, centres communaux d’actions sociales), dans les prisons et les établissements d’enseignement (collèges, lycées, universités). Le budget, « difficilement calculable » selon la sénatrice, est estimé à 320 000 euros par département pour les femmes précaires, 79 000 euros pour les femmes écrouées (2 521 femmes étaient en détention au 1er avril 2019), et environ 20 euros par an par étudiante. « Il y a encore énormément de travail à faire sur ce sujet », a admis la secrétaire d’État, Marlène Schiappa. Elle a relevé « des pistes d’actions très concrètes » dans ce rapport, mais elle ne s’est pas engagée sur l’une d’elles pour le moment.