Réintroduction du délit de racolage dans la loi Santé : vives réactions !

3 Avril 2015
2 759 lectures
Notez l'article : 
0
 

"Tout ça pour ça ! Le 30 mars, c'est un Sénat vide (22 sénateurs présents) qui a voté la réintroduction du délit de racolage dans la proposition de loi prostitution. Des heures de débats stériles, de chiffres erronés, de clichés racoleurs et sensationnalistes pour finalement réintroduire une mesure qui a pourtant fait la preuve de sa dangerosité. AIDES dénonce une posture sécuritaire qui continuera d'aggraver le sort des personnes prostitué-e-s, et en particulier des plus vulnérables" dans son communiqué de presse. Le Parti socialiste de son côté a qualifié (31 mars) de "régression scandaleuse" le texte sur la prostitution, adopté la nuit précédente par le Sénat, qui supprime la pénalisation des clients et rétablit le délit de racolage. "L'UMP au Sénat vient de voter un texte qui pénalise les prostituées et protège les clients : régression scandaleuse", réagit Juliette Méadel, porte-parole du PS, dans une déclaration à l'AFP. "Les personnes prostituées sont en situation d'insécurité permanente. Rétablir le délit de racolage, c'est les pousser dans la clandestinité dont on sait qu'elle ajoute encore plus aux dangers de leur situation", déplore la porte-parole en déplorant que l'"équilibre intelligent et ambitieux" de l'Assemblée nationale ait été mis à mal. Le PCF a aussi dénoncé dans un communiqué un "recul inacceptable" du Sénat, "alors que de nombreuses associations, organisées aujourd'hui dans le collectif "Abolition 2012" ont permis de franchir de nombreuses étapes concernant la reconnaissance de la prostitution comme une violence extrême à l'égard des femmes". "Que faut-il en conclure ? Qu'on préfère, au Sénat, s'en prendre aux victimes des violences plutôt qu'à ceux qui s'en rendent coupables. C'est un recul inacceptable", juge le PCF. Le PCF "appelle les féministes et les progressistes du pays à se mobiliser largement pour que la proposition de loi soit votée, en deuxième lecture, avec l'abrogation du délit de racolage et la responsabilisation des clients". De son côté, le Haut Conseil à l'égalité entre les hommes et femmes s'est dit "confiant quant à l'adoption finale d'une loi équilibrée et efficace". Le Mouvement du Nid, association qui prône l'abolition de la prostitution, a critiqué un vote "réac, déshonorant et irresponsable". "Le Sénat a choisi de protéger l'impunité complète des clients et préfère encore pénaliser les personnes prostituées plutôt que de remettre en cause ces hommes qui imposent un acte sexuel par l'argent", a déploré Grégoire Théry, son secrétaire général. "Sénat de France, honte sur toi", a renchéri l'association masculine Zéromacho, qui milite pour l'égalité homme-femme. Pour Osez le féminisme, ce vote a été "l'occasion de faire tomber les masques" : "Le machisme continue à régner dans la Chambre haute du pays".

Commentaires

Portrait de frabro

Pourquoi opposer l'une à l'autre deux mesures aussi stupides et intiles que la pénalisation du racolage et celle du client ?

Elles sont toutes deux inaplicables et inefficaces et produisent les mêmes effets : une précarisation encore plus grande des personnes qui se prostituent...

Quand on acceptera de parler du sujet sans l'hystériser et sans le moraliser, on aura fait un grand pas... Mais entre les extrêmes de tout bord, on est pas prêt d'y arriver !

Portrait de IMIM

une hypocrisie de + ds l'hémicycle, une !!!!!!

Bonne santé !!!!! A la votre !!!