Relaxe pour le militant d’Act Up-Paris

8 Novembre 2022
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C’est sur Twitter, le 4 novembre dernier, que Marc-Antoine Bartoli, ancien président d’Act Up-Paris, a annoncé sa relaxe d'une procédure en diffamation intentée par Hélène Bidard, adjointe communiste à la mairie de Paris, qu'il avait accusée publiquement d'être complice de la mort d'une travailleuse du sexe transgenre. « Je suis relaxé par la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris suite au procès intenté par Hélène Bidard à mon encontre. Je remercie mon avocat @TewfikBouzenoun pour sa défense et son soutien ainsi que l'ensemble des personnes qui m'ont soutenu » a déclaré le militant aujourd’hui salarié d’Act Up-Paris. Cette plainte faisait suite à des propos tenus par le militant à l’encontre de l’élue en février 2020 après la mort d'une travailleuse du sexe, Jessyca Sarmiento, au bois de Boulogne. Jessyca Sarmiento était une femme d'origine péruvienne, intentionnellement et mortellement renversée par une voiture conduite par trois hommes dans le bois de Boulogne, à Paris, le matin du 21 février 2020, six mois après son arrivée en France. L’échange de tweets en question au cœur de la plainte date du 21 février 2020 : « Ayez le courage politique d'impliquer @Helenebidard @ParisEnCommun dans ce massacre putophobe et transphobe en plein cœur de Paris ! Ce cynisme que vous alimentez, en subventionnant massivement le Nid, est sans nom ! #hypocrisie » avait tweeté Marc-Antoine Bartoli, alors président d’Act Up-Paris. Le Mouvement du Nid est une association qui milite pour l’abolition de la prostitution. D’inspiration catholique et membre du Comité catholique contre la faim et pour le développement, ce mouvement se définit aujourd'hui comme abolitionniste, féministe et souhaite le maintien de la loi de pénalisation des clients des TDS. De nombreux-ses militants-es ont salué cette décision, à l’image de Sébastien Tüller (responsable LGBTI+ pour Amnesty France) qui a tweeté : « Une bonne nouvelle qui permet de rappeler que l'utilisation de procédures bâillons - pour obliger des militant·es à dépenser du temps, de l’énergie et de l’argent plutôt que d’assumer un désaccord politique - nuit à la liberté d’expression ». De son côté, Hélène Bidard a réagi dans un billet de blog publié le 5 novembre sur Mediapart : « L’issue de cette longue procédure me laisse interrogative sur l’état du débat d’idées et l’adaptation de nos lois. En effet, selon le tribunal, ces propos ne rentrent pas dans le cadre légal de la diffamation car ils resteraient « dans le registre de la critique politique et idéologique sans [m’] imputer de fait précis susceptible de preuve ». Comme l’indique le jugement, ces propos n’en sont pas moins violents. Les insultes et les incriminations publiques ne relèvent pas du débat d’idées, pas du débat politique, pas de la critique ni même de la polémique, ce sont des violences » estime l’élue qui n’a pas fait appel à la décision de la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris.