Renationalisation du RSA dans le 93

29 Septembre 2021
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Jean Castex a acté mardi 21 septembre la renationalisation de la gestion du revenu de solidarité active (RSA) en Seine-Saint-Denis (93). Cette décision vise à ôter une partie du fardeau financier au département en contrepartie d'un renforcement des politiques d'insertion. C'est « une avancée significative, une victoire pour la Seine-Saint-Denis », a salué le président (PS) du département Stéphane Troussel, qui y voit « un peu plus de justice et d'égalité » au profit d'un territoire frappé par un taux de pauvreté deux fois supérieur à la moyenne nationale (28 % contre 14 %). Dans le détail, le dispositif qui entrera en vigueur début 2022 pour une expérimentation de cinq ans, permettra de soulager le département de l'augmentation continue depuis plus de quinze ans du nombre de bénéficiaires du RSA. Cela concernait 101 000 personnes, fin 2020, selon le département, soit une charge de 551 millions d'euros par an, contre 220 millions en 2004. À l'heure actuelle, le coût du RSA est pris en charge, en partie par l'État (331 millions en 2020), en partie par le département (220 millions).  La hausse régulière du nombre d'allocataires, encore accrue par la crise sanitaire, a fini par « asphyxier le financement de nos politiques publiques, à commencer par les politiques d'insertion », a souligné Stéphane Troussel, déplorant « un creusement des inégalités territoriales ».  État et département sont donc convenus de figer le montant annuel du RSA en Seine-Saint-Denis à 520 millions d'euros. Au-delà, l'Etat versera intégralement de sa poche le surcoût, évalué entre 50 et 70 millions d'euros dès 2022.  En contrepartie, « grâce aux marges de manœuvre retrouvées, nous allons doubler les moyens consacrés à l'insertion », a promis Stéphane Troussel. Les crédits d'insertion devraient ainsi passer de 23 à 46 millions en 2023.  Si la Seine-Saint-Denis fait office de pionnière dans l'Hexagone pour cette expérimentation déjà en cours à Mayotte, en Guyane et à La Réunion, d'autres départements pourraient suivre après avoir manifesté leur intérêt, comme l'Aisne, la Somme, la Creuse, la Corrèze, la Gironde ou les Landes.