Réorganisation des services VIH : concrètement quels changements ?

12 Avril 2016
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Des raisons financières (dotations en baisse, économies à faire, personnels moins importants), des modifications de prise en charge, parfois des questions immobilières conduisent depuis quelques années des hôpitaux publics à réorganiser l’ensemble de leurs services. A Paris et Marseille, cette réorganisation a conduit (ou conduira) à la fermeture de certains services VIH et à leur déplacement vers les services VIH d’autres établissements hospitaliers. Ce mouvement s’accélère depuis 2010. Le collectif TRT-5 s’est alarmé tôt de ces réorganisations, parfois mal préparées, rarement anticipées et sur lesquelles les personnes qui y sont suivies, sont peu, voire pas consultées. Tout n’est pas noir. Ces réorganisations sont aussi des occasions de repenser la prise en charge, d’améliorer l’offre technique… Bref d’envisager une meilleure prise en charge. Etes-vous suivi-e dans un service qui a déménagé ou va déménager ? Quelles informations vous ont été données sur ce transfert et les conditions de votre prise en charge dans le nouveau service ? Serez-vous toujours suivi par le même spécialiste ? Ce sont tous ces sujets et d’autres concernant la réorganisation des services VIH dont Seronet vous propose de discuter pendant le chat thématique mardi 12 avril à partir de 21h, en compagnie d’Ernesto.

Commentaires

Portrait de ernesto-seronet

En service réduit, un petit groupe de séronautes a abordé la question de la réorganisation des services VIH. Les exemples évoqués se sont limités aux cas de Paris (AP-HP) et Marseille (AP-HM). Pour le premier, le transfert des services de Cochin-Tarnier vers l'Hôtel-Dieu, évoqué à l'automne, est annoncé aux patients depuis quelques semaines mais sans date précise, et présenté comme ne devant pas affecter l'accès aux soins mais pluôt en améliorer le dispositif, et faciliter le parcours du patient. Le VIH devenant une maladie chronique, et peut-être induite par un manque de médecins, l'évolution semble normale et acceptable. Subsiste tout de même la crainte de ne pas pouvoir choisir son médecin, ou celle d'une moindre convivialité avec l'équipe soignante. Ces craintes vont bien au-delà dans le cas à Marseille où la réorganisation des Hôpitaux et les services VIH qui y sont attachés impacte déjà et de manière plus complexe le suivi des personnes vivant avec le VIH. Sur ces changements, aucune explication n'est fournie aux personnes concernées. Des hôpitaux (publics) ferment quand d'autres ouvrent (certains privés) mais les services s'éloignent du centre de la ville et des transports les plus directs. Et en dehors des services VIH, le personnel aux Urgences ne semble pas informé et formé pour prendre en compte par exemples les comorbidités et en particulier les risques cardiovasculaires. Par ailleurs les temps d'attente pour des bilans ne se comptent plus en semaines mais en mois, on refuse les prises en charge aux nouveaux patients, voire des dossiers de PASS (permanence d'accès aux soins de santé) : même si AIDES a pu intervenir pour résoudre au cas par cas cette situation, celle-ci,  hormis l'article de La Marseillaise, ne semble pas susciter de réaction publique. L'organisation d'un nouveau pôle méditerranéen d'infectiologie (Infectiopôle Sud), et l'ambition du Pr Didier Raoult seraient à l'origine de ces restrictions d'accès aux soins, captant crédits, personnel, et médecins au profit d'une vocation de recherche de la nouvelle organisation des services. Pourtant que ce soit à Paris ou Marseille, on sait que le nombre de personnes concernées augmente, et que quand on est concerné, c'est pour la vie.

Quelques liens traitant de ces réorganisations :

- la situation à Paris

- la situation à Marseille avec une Brève et un Article

- l'article de La Marseillaise

- les blogs de bernardescudier : un blog, et un autre blog

Vous êtes invité-e-s comme d'habitude à poster sur ce thème vos commentaires et réactions à la suite de celui-ci , et à exprimer vos suggestions de thèmes que vous souhaiterez aborder dans les mois à venir, ou d'évolution du "format" de ces chats thématiques.

La semaine prochaine, pour nous rendre de l'AP-HP à l'AP-HM, nous emprunterons, avec un brin de nostalgie, le PLM en commençant notre voyage à la Gare de Lyon par un petit-déjeuner au Train Bleu, dans lequel nous abandonnerons à regret Nikita et, après une escale dans la capitale des Gaules, mais sans gourdin, arrivés au terminus, nous plongerons dans la Grande Bleue, en AP-NE ...