Résistance du VIH aux médicaments : vigilance

8 Août 2012
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Dans son nouveau rapport sur la prise en charge du VIH/sida, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) confirme que la résistance du VIH aux médicaments existe, mais qu’elle peut être gérée. Citée par l’AFP, l'OMS recommande l'utilisation d'un ensemble "d’indicateurs d'alerte précoce" pour repérer et traiter les facteurs qui pourraient entraîner une résistance aux médicaments. En effet, le recours plus accru qu’auparavant au traitement du VIH par les antirétroviraux (ARV) dans les pays à revenus faibles ou moyens a entraîné l'apparition de résistances, mais pas dans les mêmes proportions que lorsque les premiers médicaments anti-VIH ont été mis sur le marché dans les pays à revenus élevés dans les années 1990. Aujourd’hui, près de huit millions de personnes sont sous antirétroviraux dans les pays à revenus faibles ou moyens. Beaucoup mieux qu’en 2003 où elles n’étaient que 400 000, même si on reste bien loin du nombre de personnes dont l’état de santé aujourd’hui nécessite pourtant un traitement ARV, dans leur intérêt et pour freiner véritablement l’épidémie.En 2010, la proportion de virus résistants aux ARV parmi des personnes commençant un traitement anti-VIH dans les zones faisant l'objet du rapport s'établissait à 6,8 %. Sur une période comparable, après l'introduction des médicaments anti-VIH dans les pays à revenus élevés, des taux de résistance aux médicaments légèrement plus élevés de 8 % à 14 % selon la région ont été observés. Plusieurs facteurs ont contribué à maintenir un bas niveau de résistance aux médicaments dans les pays à revenus faibles ou moyens. Notamment une bonne gestion des programmes et l'utilisation d'associations plus simples et plus efficaces que les médicaments utilisés dans les pays à revenus élevés dans les années 1990. Reste que l'OMS craint une certaine résistance du VIH en raison des mutations naturelles du virus. Mais la plupart des résistance sont provoquées par des facteurs évitables : interruptions de traitement, prise incorrecte des médicaments. Les enquêtes menées par l'OMS dans 12 pays à revenus faibles ou moyens montrent que de nombreux établissements de santé perdent actuellement souvent le contact avec les personnes placées sous antirétroviraux (jusqu'à 38 % de perdus de vue). Cela représente une menace grave pour la maîtrise de la résistance aux médicaments : la plupart de ces personnes interrompent leur traitement, risquant de tomber malade et de voir apparaitre une résistance. Dans le rapport, l'OMS recommande que tout centre dispensant des traitements antirétroviraux utilise un ensemble d’indicateurs d'alerte précoce : observance du traitement, type de médicaments utilisés, continuité de l'approvisionnement en médicaments, consultation des services, ainsi qu'une mesure charge virale à 12 mois afin de repérer précocement les échecs thérapeutiques.