Rétention administrative : la Cimade dénonce

4 Juillet 2017
1 988 lectures
Notez l'article : 
0
 

Le 27 juin dernier, la Cimade est montée au front sur la question de la rétention administrative. Elle l’a fait à l’occasion de la publication du septième rapport commun à six associations intervenant dans les centres de rétention administrative (France terre d’asile, Forum réfugiés, Cosi, Ordre de malte France, Cimade et Assfam). Les différentes organisations non gouvernementales demandent un changement de cap dans ce domaine. Dans un communiqué (26 juin), les associations dénoncent un "usage de la rétention toujours massif et trop souvent abusif". "En 2016, la rétention reste le principal instrument des politiques d’éloignement, avec près de 46 000 personnes privées de liberté dans les centres et locaux de rétention administrative", notent-elles. Ces cinq dernières années (2012-2016), plus de 232 000 personnes ont été enfermées, démontrant ainsi la constance de cet usage au-delà de l’alternance politique, indique le rapport. Lors de sa campagne présidentielle en 2012, le candidat Hollande avait promis de mettre fin à l’enfermement des enfants et expliqué le caractère traumatisant de cette pratique. Raté ! En métropole, le nombre d’enfants privés de liberté a de nouveau fortement augmenté, passant de 45 en 2014 à 105 en 2015, puis 182 en 2016. A Mayotte : 4 325 enfants ont été concernés. Un triste record et cela alors que la rétention de mineurs a conduit la Cour européenne des droits de l’homme a condamné par cinq fois la France. Dans leur rapport, les associations expliquent que l’année 2016 a été particulièrement marquée par plusieurs démantèlements de camps de personnes migrantes sur l’ensemble du territoire national, à Paris, à Calais et à Metz, ainsi que par les "décasages" à Mayotte. "De nombreuses personnes ont ainsi été placées en rétention à la suite de ces opérations, très souvent au détriment de leur situation personnelle et parfois en violation de leurs droits", indique le rapport. "Cette année encore, nos associations constatent que l’enfermement en rétention reste le moyen privilégié par l’Etat pour s’assurer de l’éloignement des étrangers concernés. Elles ont décidé d’appeler l'attention du Président de la République, du gouvernement et des parlementaires pour qu’un changement d’orientation soit enfin adopté", concluent-elles dans leur communiqué.