Richard Cross, VRP maladroit de l’essai ICCARRE

26 Septembre 2013
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C’est dans une interview à "Ici Paris" (25 septembre) que Richard Cross a annoncé qu’il vit avec le VIH depuis près de 34 ans. Ex-coach vocal de la Star Academy sur TF1, ce professeur de chant revient sur son parcours, commun à beaucoup de personnes atteintes par le VIH dans les années 80 : le décès d’un compagnon, la découverte de la séropositivité, les médecins qui annoncent une faible espérance de vie, le silence pour protéger les proches et se protéger soi-même, le déni. Richard Cross explique avoir longtemps refusé un traitement puis, confronté à des problèmes de santé, d’avoir du s’y résoudre. Alors pourquoi parler maintenant de sa vie avec le VIH ? L’explication, on la trouve dans l’interview : mettre dans la lumière le protocole ICCARRE, mis au point par le docteur Jacques Leibowitch. Richard Cross devient ainsi au fil des articles qui lui sont consacrés le VRP de l’essai ICCARRE qu’il défend avec de sérieuses approximations, par exemple, lorsqu’il parle des résultats "spectaculaires" ou qu’il avance qu’il n’y aurait personne pour prendre la relève de Jacques Leibowitch qui aura 75 ans dans trois ans. Jacques Leibowitch travaille à l’hôpital Raymond Poincarré de Garches avec une équipe de médecins/chercheurs dont la compétence est reconnue… Des résultats "spectaculaires" ? Ils devront être confirmés. L’essai clinique qui doit valider ou infirmer les (intéressantes) observations empiriques de Jacques Leibowitch n’a pas encore eu lieu. AIDES et d’autres associations du TRT-5 ont fortement plaidé pour une évaluation scientifique en bonne et due forme de cette séduisante stratégie : des antirétroviraux pris 4 jours au lieu de 7, une fois la charge virale rendue indétectable. Une stratégie d’allègement du traitement "qui répond à une forte demande des personnes, symbolique car changeant la perspective du traitement à vie devant être pris tous les jours et diminuant la toxicité à long-terme des molécules antirétrovirales sur le corps", comme l’expliquait Renaud Persiaux sur Seronet. Grâce à la pression des associations, et après que l'équipe de Jacques Leibowitch ne soit pas parvenue à trouver le financement d’un essai de grande ampleur, c'est finalement l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites (ANRS) qui va mener et financer elle-même un essai de phase 2. L’investigateur en est précisément le professeur Christian Perronne (chef du service VIH de l'Hôpital de Garches où consulte Jacques Leibowitch). 100 participants testeront la stratégie 4 jours sur 7 pendant 11 mois (48 semaines). Le nombre de personnes dont la charge virale sera restée indétectable dira la réussite ou l’échec de la stratégie. Vingt centres hospitaliers devraient participer à cet essai. Malheureusement, Richard Cross ne le mentionne pas dans ses déclarations. Celles et ceux qui veulent comprendre les enjeux de cette stratégie peuvent se reporter au dossier proposé par Seronet.

Commentaires

Portrait de Kio

bonjour,

En lisant cet articles, plusieurs questions me viennent à l'esprit.

Pourquoi n'est-ce pas applicable à nous ?

De qui et de quoi cela dépend-t-il ?

Quand cela sera lancé ?

Est-ce une question de "sécurité médicale" ou une question d'influence que les firmes productrices aurait...

Portrait de pascman

en tous les cas , j'ai envie d'agir. je vois mon medecin dans 10 jours et je vais lui en parler. Faites comme moi.

il est vrai que le docteur Leibowitch a réaliser ' iccarre "  uniquement sur ses patients, mais lorsqu'il a voulu le faire à plus grande échelle, il a rencontré un mur.

il est sur que 4 prises sur 7 jours, il n'y a pas de retour du virus, il reste enfermé. Alors parlons en a nos specialistes......nous les sero+ faisons bouger les choses. Arretons d'etre des moutons des sociétés pharmaceutiques