Richesse : toujours plus concentrée

28 Janvier 2019
4 654 lectures
Notez l'article : 
5
 
0

La concentration de la richesse s'est encore accentuée en 2018, 26 milliardaires ont désormais entre leurs mains autant d'argent que la moitié la plus pauvre de l'humanité, a dénoncé (21 janvier) l'ONG Oxfam. Elle appelle les États à taxer les plus riches. « Le fossé qui s’agrandit entre les riches et les pauvres pénalise la lutte contre la pauvreté, fait du tort à l'économie et alimente la colère dans le monde », a affirmé Winnie Byanyima, directrice exécutive d'Oxfam International, citée par l’AFP. Les gouvernements « doivent s'assurer que les entreprises et les plus riches paient leur part d'impôts », a-t-elle ajouté, à l'occasion de la publication du traditionnel rapport annuel d'Oxfam sur les inégalités mondiales en amont du Forum économique mondial de Davos. Selon les chiffres de l'ONG, dont la méthodologie, qui s'appuie sur les données publiée par la revue Forbes et la banque Crédit suisse, est évidemment contestée par certains économistes, 26 personnes disposent désormais d'autant d'argent que les 3,8 milliards de personnes les plus pauvres de la planète. En 2017, ils étaient au nombre de 43.  On assiste donc à une hyper concentration des richesses entre peu de mains. Quant à l'homme le plus riche du monde, Jeff Bezos, le patron d'Amazon, sa richesse a atteint 112 milliards de dollars l'an dernier. A titre d’exemple, le « budget de santé de l'Éthiopie correspond à 1 % de sa fortune », a souligné l'ONG.  D'une manière générale, la richesse des milliardaires dans le monde a augmenté de 900 milliards l'an dernier, soit au rythme de 2,5 milliards par jour, alors que celle de la moitié la plus pauvre de la population de la planète a chuté de 11 %, a-t-elle précisé.  Le nombre de milliardaires a d'ailleurs doublé depuis la crise financière de 2008, a souligné Oxfam, constatant que « les riches bénéficient non seulement d'une fortune en pleine expansion, mais aussi des niveaux d'imposition les moins élevés depuis des décennies ». « Si la tendance était inversée, la plupart des gouvernements auraient suffisamment de ressources pour financer les services publics », a souligné l'ONG qui estime que « la richesse est tout particulièrement sous-taxée ».  Elle a ainsi précisé que sur un dollar d'impôt sur le revenu, seulement quatre centimes proviennent de la taxation de la richesse, précise l’AFP.