Risque cardiovasculaire et VIH

26 Juillet 2019
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Aux États-Unis, on estime que 75 % des personnes vivant avec le VIH ont maintenant plus de 45 ans, et font face à un risque de maladie cardiovasculaire supérieur à celui de la population générale, explique le Quotidien du Médecin (5 juin). Ce risque plus élevé a pour cause principale une consommation plus élevée de tabac chez les personnes vivant avec le VIH, ainsi que par l'état inflammatoire chronique spécifique des personnes vivant avec le VIH. Ces personnes sont « également plus fréquemment consommatrices d'alcool, d'anxiolytiques, et font moins d'activité physique que la moyenne de la population générale », indique le journal médical. Ce constat a conduit l'association américaine de cardiologie (AHA) a publié une prise de position assortie de recommandations dans la revue scientifique Circulation. Comme l’explique le journal : « L'AHA s'y attarde notamment sur les risques liés à l'athérosclérose [plaques ou dépôts de graisse qui se fixent dans les artères, ndlr], insistant sur le fait que le risque d'infarctus du myocarde et [d'accident vasculaire cérébral, ndlr] est significativement augmenté chez les personnes vivant avec le VIH, et surtout celles ayant un ratio CD4/CD8 faible (1). Ce sur-risque est, de plus, encore plus élevé chez les femmes. La coinfection VIH/VHC constitue par ailleurs un facteur de risque supplémentaire d'AVC ». Que propose l’AHA ? « La stratégie de prévention va de la simple intervention sur le mode de vie (arrêt du tabac, réduction de la consommation d'alcool, activité physique) à une approche (…) basée sur les statines [en prenant garde au risque d’interactions avec les ARV, ndlr] », souligne le Quotidien du Médecin. « Le niveau de risque des personnes vivant avec le VIH est évalué sur la base des mêmes critères que la population générale (antécédents, niveau de LDL cholestérol, âge, diabète, etc.). Les patients classés à haut risque sont orientés d'emblée vers une stratégie agressive, tandis que les patients à faible risque sont réévalués via des critères spécifiques de l'infection par le VIH : adhérence au traitement, taux de CD4, lipodystrophie, délai dans la mise sous antirétroviraux… Une telle évaluation doit en outre être effectuée tous les ans », indique le journal.

(1) : Le ratio CD4/CD8 est considéré comme un marqueur de restauration immunitaire reflétant l’activation et l’inflammation résiduelles. Sa persistance à un niveau faible (< 0,3) chez des patients sous traitement, avec une charge virale contrôlée est associée au risque de la survenue de pathologies non liés au Sida (cancer et autres morbidités), par rapport à un niveau supérieur à 0,45.