RN et VIH : les assos restent vigilantes

10 Novembre 2022
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Coup de tonnerre ! Une réunion de l'Assemblée nationale a acté ce mardi 8 novembre les groupes d'études créés dans les prochaines semaines, tout en fléchant vers les groupes politiques qui pourraient en prendre la direction. Les députés-es RN seraient susceptibles d'en récolter une douzaine, comme celle sur « l'économie, la sécurité et la souveraineté numérique ». Mais c'est la possibilité de diriger le groupe sur l'antisémitisme et le sida qui font le plus réagir sur les bancs de la gauche. Lorsque l’info fuite sur Twitter mercredi 9 novembre, elle suscite des centaines de réactions et une vive émotion dans le milieu de la lutte contre le VIH. « Le RN est « envisagé » pour la présidence du groupe sida à l’Assemblée nationale. Je n’ai pas les mots. Ce serait une insulte à l’histoire de la lutte contre le sida et à tous ses combats » prévient Florence Thune (Directrice de Sidaction). « Alerte ! Le RN va présider le groupe de travail à l’Assemblée nationale sur le sida. Nous ne pouvons laisser faire. Nous avons en mémoire la haine des Le Pen, « sidatorium », « sida mental », des menaces de camps, etc. Jamais nous ne vous accepterons. Jamais » met en garde Hugues Charbonneau (ancien vice-président d'Act Up-Paris). De son côté, David Perrotin, journaliste à Médiapart, rappelle les faits : « 1987 : les sidaïques sont de véritables bombes virologiques ; 1990 : SIDA = Socialisme Immigration Drogue Affairisme » ; 1993 : 500 000 séropos à cause du socialisme selon Marine Le Pen ; 1997 : le FN supprime les subventions à AIDES ; 2022 : le RN veut présider un groupe d'études sur le Sida ». Une indignation collective partagée par l'écologiste Sandrine Rousseau : « Le RN qui a les groupes d'études antisémitisme et sida. Un parti fondé par des SS et dont un des dirigeants historiques parlait de mettre les "sidaïques dans des sidatoriums". C'est impossible ! » a jugé la députée parisienne. Devant l’ampleur de la polémique, Yaël Braun-Pivet (Présidente de l’Assemblée nationale, députée des Yvelines) a réagi sur Twitter : « Groupes d'études : je rappelle qu'aucune liste, aucune création, aucune attribution n'est actée avant décision du bureau de l'Assemblée ». De son côté AIDES réaffirme, s’il le fallait, sa position envers le RN : « Une liste sur les attributions des groupes d'études de l'AN circule, dans laquelle la coprésidence du groupe sida irait au RN. @YaelBRAUNPIVET a démenti cette attribution. MAIS, nous restons extrêmement vigilants-es. Nous connaissons notre ennemi ». Et l’association de partager une chronologie intitulée « FN, RN et lutte contre le VIH/sida : reconnais ton ennemi ». Une nouvelle réunion se tiendra la semaine prochaine lors de laquelle les différents groupes politiques pourront débattre à nouveau des présidences avant que le bureau de l'Assemblée nationale ne valide ou non cette liste le 7 décembre prochain.