Robin : la taxe à la trappe ?

29 Août 2011
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La seconde saison de la crise financière a un maigre avantage : faire avancer l’idée d'une taxation des transactions financières. Comme l’explique "Le Monde" (16 août), Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont annoncé que Paris et Berlin "déposeront sur la table des instances européennes une proposition commune, dès le mois de septembre prochain, de taxe sur les transactions financières". C’est une bonne annonce, reste qu’il y a fort à parier que cette taxe sur les transactions financières (dite TTF ou Taxe Robin) ne sera sans doute pas destinée aux mêmes besoins. En fait, il y a deux camps. Du côté des associations (Attac, Oxfam, AIDES, COALITION PLUS…) qui poussent le projet de TTF depuis des années, on veut que les recettes ainsi dégagées aillent au développement durable, à la santé (renforcement du fonds mondial contre le sida…), à l’éducation… Du côté des gouvernants, on préfèrerait, de loin, que les recettes servent à combler les déficits publics. Dans les deux cas, on fonde de gros espoirs sur cette mesure qui gagne en popularité. Il faut dire que la mise en place d'une telle taxe à l'échelle européenne (dont le principe a été approuvé en mars dernier) permettrait de dégager 200 milliards d'euros. Alors développement ou déficit ? La ministre du budget et porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, a récemment indiqué qu’il faudrait attribuer "une part pour l'aide au développement et une autre pour la réduction des déficits". Reste que le flou demeure sur bien des points : Quels pays ? Quels secteurs ? Quel montant ? Quelle attribution des recettes ? La campagne pour la taxe Robin des bois, lancée notamment par Attac, AIDES/Coalition PLUS et Oxfam, plaidait pour une taxe qui "permettrait de financer les urgences sociales et environnementales mondiales, par exemple les luttes contre le sida ou contre le changement climatique". Les ONG devront redoubler d’efforts si elles ne veulent pas que qu’il y ait une nouvelle victime de la crise : la taxe Robin elle-même.