Russie, toujours plus homophobe

Les députés-es russes ont appelé lundi 17 octobre à durcir leur loi de 2013, pourtant contestée et très décriée, notamment à l’international, sanctionnant une prétendue « propagande homosexuelle ». Selon les amendements discutés à la chambre basse du Parlement russe, la Douma, la loi de 2013 interdisant la « propagande homosexuelle » auprès des mineurs-es serait renforcée d’une interdiction du « déni des valeurs familiales » et de la « promotion des orientations sexuelles non traditionnelles ». « L’opération spéciale (en Ukraine) [nous, on parle de guerre !] prend place non seulement sur le champ de bataille, mais également dans les esprits et les âmes des gens », a commenté Alexandre Khinstein, à la tête du Comité d’information de la Douma. « La propagande de la sodomie est véritablement au cœur de l’influence de notre ennemi », a lancé, de son côté, Konstantin Malofeïev, milliardaire et magnat des médias connu pour ses prises de position ultra-conservatrices. Les amendements doivent être approuvés cet automne, a indiqué le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, vantant une loi destinée à « protéger » la population russe. Cette nouvelle poussée homophobe s’inscrit dans un contexte particulier : celui de la guerre, mais aussi de la volonté du régime de Poutine de formater les esprits. Le 17 octobre, le président russe a, lui, ordonné au gouvernement de débloquer 3,9 milliards de roubles (64 millions d’euros) pour des programmes d’éducation patriotique. Selon le Kremlin, ces programmes comprennent des « contenus digitaux et multimédias destinés au développement patriotique et spirituel des enfants et de la jeunesse ».