Salle de consommation : Paris en veut plus !

30 Août 2018
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Une seule ne suffit pas. Au micro de France Bleu Paris, l’adjointe à la maire de Parisà la Santé Anne Souyris est revenue sur les dispositifs en place et les besoins urgents pour faire face à la situation actuelle dans la capitale en termes d’accès à la prévention pour les personnes usagères de drogues. Selon elle, il faudrait ouvrir quatre nouvelles salles de consommation supervisée pour les personnes consommatrices de drogues injectables ou par inhalation, mais aussi un bus itinérant pour celles qui sont usagères de crack, qui se concentrent notamment au nord de Paris. L’adjointe à la Santé s’alarme notamment pour ces dernières, qui vivent dans une situation sanitaire déplorable : "Ces fumeurs de crack vont tellement mal qu'ils ne sont pas en capacité d'aller chercher de l'aide, il faut aller au devant d'eux, d'où l'idée de ce bus", explique Anne Souyris. Les personnes concernées sont estimées entre 200 et 500 à vivre, en errance à Paris. Marginalisées, elles ont pourtant besoin d’un accès à la réduction des risques. Un bus disposant d’un lieu d’inhalation propre et sécurisé serait également un premier seuil vers le soin. Pourtant, l’arrivée d’un tel dispositif reste bloquée par la loi. La législation actuelle sur les drogues n’autorise pas ce genre d’expérimentation, contrairement aux salles de consommation supervisée. "Il faut faire changer la loi ! La consommation de crack est alarmante dans le nord-est de Paris et Anne Hidalgo a adressé un courrier au Premier ministre, auquel il a répondu sans proposition concrète", a ajouté Anne Souyris, révélant ainsi que le gouvernement a été sollicité. En 2016, une première salle de consommation a ouvert près de la gare du Nord à Paris. Mal accueillie au départ par les riverains, elle a pourtant déjà fait ses premières preuves en termes de prise en charge, d’accès à la santé mais aussi de salubrité de la voie publique (seringues usagées). Mais celle-ci ne peut absorber l’ensemble des besoins des personnes consommatrices, souvent désocialisées et loin des structures de santé, et fortement exposées à la violence, aux overdoses, mais aussi aux contaminations au VIH et aux hépatites.