Sans-papiers : pour une vraie assistance médicale

23 Octobre 2012
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A compter du mois d’octobre 2012, l’Angleterre propose aux personnes sans-papiers un accès à la thérapie anti-VIH. "Les experts de la santé justifient cette décision par les avantages en matière de santé publique", note l’Aide Suisse contre le Sida dans un communiqué (9 octobre). "En Suisse, les sans-papiers sont soumis à l’obligation de contracter une assurance maladie. Mais comme le constate un rapport du Conseil fédéral, des problèmes surviennent", avance l’organisme suisse. Lesquels ? "Soumis à l’obligation de contracter une assurance maladie, les sans-papiers ont aussi accès à l’assistance médicale suisse et donc aux thérapies VIH, explique l’Aide Suisse contre le Sida, des enquêtes montrent néanmoins qu’une grande partie des sans-papiers ne disposent d’aucune couverture d’assurance. C’est ce que retient à présent également un rapport du Conseil fédéral. Ce défaut d’assurance maladie s’explique par l’absence de moyens financiers pour payer les primes, mais aussi par la peur d’une découverte du séjour illégal en Suisse". Pour la santé publique, les conséquences sont évidentes explique l’Aide Suisse contre le Sida qui indique : "Les visites chez le médecin sont repoussées jusqu’à devenir inévitables pour des raisons de santé et entraînent alors des traitements onéreux. Une situation préoccupante, tant pour les personnes concernées que pour la protection de la santé de la population vis-à-vis des maladies transmissibles telles que le VIH ou la tuberculose".
Le Conseil fédéral a réalisé un rapport sur le sujet. Celui-ci prend "acte de ce décalage entre volonté juridique et réalité. Il préconise notamment que le niveau de couverture d’assurance des sans-papiers soit augmenté et que les sans-papiers et les autres assurés soient traités de façon identique par les assureurs maladie". Pour l’Aide Suisse contre le Sida, il est temps de changer de braquet. Et l’organisme recommande que le pays s’inspire de l’initiative anglaise. "Dans une décision novatrice, le gouvernement britannique a franchi cette étape : à partir du mois d’octobre, les sans-papiers y bénéficient en effet d’un accès gratuit aux thérapies VIH. A la différence du système suisse, les assurés ne sont pas contraints de payer des primes en Angleterre". L’organisme suisse compte désormais sur sa présidente Doris Fiala pour faire avancer ce dossier puisque celle-ci a été élue récemment rapporteur à la Commission des migrations et des réfugiés du Conseil de l’Europe. "A cette fonction, elle va établir un rapport sur la situation du VIH et des migrants", explique, dans son communiqué, l’organisme suisse.