Santé : Braun en équilibre

17 Février 2023
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Équilibrisme. Le ministre de la Santé, François Braun, a récemment accordé une interview à l’AFP, quelques jours avant une nouvelle grève des médecins libéraux et sur fond de négociations tendues avec l’Assurance maladie et de proposition de loi sur l’accès aux soins contestée au Sénat. Interrogé sur le mouvement de grève des médecins, le ministre a expliqué : « J’entends leur inquiétude, leur colère peut-être parfois. Mais j’entends aussi la colère des Français, qui n’arrivent pas à trouver un médecin, ni à avoir les soins dont ils ont besoin. Mon objectif, en tant que ministre, c’est de répondre aux besoins de santé de la population. Que chaque Français qui le souhaite puisse avoir un médecin traitant, en priorité ceux qui ont une maladie chronique. Que chacun ait accès à un médecin à toute heure et partout, chaque fois qu’il en a besoin, ou à un spécialiste dans un délai adapté à sa pathologie. Bien sûr, le médecin généraliste traitant est et restera la colonne vertébrale de notre dispositif de soins primaires. Ce serait une aberration qu’il ne soit plus au centre du jeu. Mais on ne peut pas rester dans le statu quo actuel, parce que les besoins de santé de la population sont croissants, alors que le nombre de médecins va continuer à diminuer ». le ministre est également revenu sur la proposition de l’Assurance maladie d’une consultation à 26,50 euros, qui a été très mal vécue par les médecins. « C’est un point de départ, en aucun cas une volonté d’humilier ou de mépriser les médecins. Ces 26,50 euros, qui peuvent paraitre dérisoires, c’est en moyenne pour un généraliste 7 000 euros de plus par an », a-t-il indiqué. Il a, par ailleurs, commenté la rallonge budgétaire de 600 millions d’euros accordé à l’hôpital. « Notre système de santé fonctionne sur deux jambes, la médecine de ville et l’hôpital. Ce serait absurde de croire qu’on va aller loin en sautant à cloche-pied. On peut être content que le gouvernement ait décidé de mettre 750 millions de plus pour notre système de santé. Et en 2023, le budget de la médecine de ville c’est trois milliards de plus que celui de l’hôpital, donc qu’on arrête de me dire qu’on favorise l’hôpital et pas la ville », a défendu le ministre.