Santé en Europe

23 Septembre 2018
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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est penchée sur l'espérance de vie des Européens-nes. Bonne nouvelle, elle continue d'augmenter, mais, sérieux bémol, l'obésité et le surpoids d'une proportion croissante de la population risquent d'"inverser" cette tendance. Cette mise en grade, l’OMS l’a faite dans un rapport publié le 12 septembre qui établit que le "bien-être" mesuré sur le continent européen est "le plus élevé au monde", tout en demeurant "très variable d'un point à l'autre de la région", qui comprends 53 pays aussi hétéroclites que la Russie et Andorre, l'Allemagne et le Turkménistan, détaille l’AFP. L'espérance de vie à la naissance dans la région Europe s’élevait en 2015 à 77,8 ans, contre 76,7 ans en 2010. L'espérance de vie des femmes (81,1 ans) restait plus élevée que celle des hommes (74,6 ans) de six ans et demi, un écart qui s'est légèrement réduit, indiquent les experts-es. Les différences demeurent importantes selon les pays : les hommes vivent près de 16 ans de plus en Islande (81,4 ans) qu'au Kazakhstan (65,7 ans). En France, l’espérance de vie est de 86,3 ans pour les femmes, 79,8 ans pour les hommes. Un point d’alerte cependant."Les facteurs de risques liés au mode de vie sont préoccupants, ils peuvent ralentir ou même inverser les gains importants d'espérance de vie si rien n'est fait", explique ainsi dans le rapport, Zsuzsanna Jakab, la directrice de l'OMS pour l'Europe. Parmi ces facteurs, la surcharge pondérale (le surpoids), qui augmente le risque de diabète, de cancer ou de maladie cardiaque. Elle est "en hausse dans la plupart des États".  En 2016, l'obésité et le surpoids touchaient respectivement 23,3 % (+2,5 points en six ans) et 58,7 % (+2,8 points) de la population. Pour l'OMS, une personne est obèse quand elle présente un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30kg/m², soit à partir de 87 kg pour une personne mesurant 1,70 mètre. Après la Turquie, Malte (29,8% de la population) et le Royaume-Uni (27,8%) sont les deux autres pays de la région présentant la plus forte prévalence de l'obésité.

L’OMS s’est aussi intéressé à la survenue des cancers dans la région Europe et pris en compte les quatre principales maladies non transmissibles (cancers, diabète, maladies respiratoires et maladies cardio-vasculaires). Selon les dernières données, elles causent moins de décès prématurés. "La région est en bonne voie pour atteindre l'objectif de réduction annuelle de 1,5 % d'ici 2020", souligne l'OMS. La mortalité liée aux cancers, au diabète, aux maladies respiratoires et aux maladies cardio-vasculaires a reculé de 9 % entre 2010 et 2015 (715 décès pour 100 000 habitants cette année-là). Cette baisse est d'autant plus remarquable que l'incidence de ces maladies est en augmentation, explique l’OMS. Dans l'Union européenne, le nombre de nouveaux cas de cancers détectés chaque année a augmenté de 5 % entre 2010 et 2014, pour atteindre 569 cas pour 100 000 personnes. Par ailleurs, l'OMS fait part d'un "tableau nuancé" concernant la mise en œuvre d'une couverture sanitaire universelle. Selon les pays, le remboursement des frais de santé est très variable. Ainsi, en France en 2014, les ménages assument 6,3 % du total des dépenses de santé, contre 16,7 % dans l'Union européenne ou encore 45,8 % en Russie. Le rapport salue néanmoins l'augmentation du "nombre de pays ayant mis en place des stratégies de lutte contre les inégalités".

Et enfin l'OMS s’est intéressé aux consommations de tabac et d’alcool dans la région Europe. Les taux enregistrés dans la région Europe étant parmi "les plus élevés au monde" : 29 % des individus de plus de 15 ans fument, selon les chiffres de 2013, contre 16,9 % en région "Amériques" et 24,8 % en "Asie du Sud-Est". Le chiffre monte à 43,4% en Grèce, 39,5% en Russie, et 28,1% en France. La proportion de fumeurs-ses quotidiens dans la population diminue néanmoins sur les 53 pays, passant de 28,1% en 2002 à 24,4% en 2014. La consommation d'alcool, à la hausse dans les années 1990 et 2000, recule régulièrement depuis 2008 mais reste élevée, à 8,6 litres par personne et par an en 2014, contre 6,4 litres par personne dans le monde. Dans l'Union européenne, la consommation est la plus forte en Lituanie (15,2 litres/personne), en République tchèque (12,7 litres/personne) et en Belgique (12,6 litres/personne). Avec 11,5 litres/personne, la France arrive devant la moyenne de l'UE (10,2 litres/personne).