Santé et précarité

13 Mai 2020
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France Assos Santé et le collectif Alerte font état, dans un communiqué (5 mai) de leurs préoccupations concernant la dégradation de la santé des personnes en situation de précarité. « À chaque étape de la crise sanitaire du Covid-19, leurs conditions de vie, déjà difficiles, se détériorent encore davantage avec des conséquences souvent dramatiques pour leur santé. À l’aube du déconfinement, et parce que les manquements de l’État se sont accumulés, nous appelons à des mesures d’urgence pour que certaines populations ne soient pas reléguées hors du système de santé », indiquent les deux structures. Quel est le constat ? « Celles et ceux qui vivent sans ressources, sans logement ou mal-logés, sans papiers, exposés du fait de leurs consommations, sans accès aux besoins essentiels et aux droits fondamentaux, ceux qui devraient attendre de notre société protection et solidarité voient leurs conditions de vie se dégrader encore davantage », rappelle le communiqué. Les associations constatent d'ailleurs « de multiples freins dans l’accès ou le renoncement aux soins et une aggravation de l’état de santé pour nombre d’entre eux : qu’il s’agisse de pertes de chance, d’augmentation du nombre de décès – notamment dans la rue -, de malnutrition.
Une situation alarmante, souvent liée à des défaillances du service public : l’accès aux droits est difficile faute de continuité des services publics en présentiel, de capacité de ces populations à faire des démarches, notamment numériques, multipliant les points de rupture dans les parcours de santé ». L’accès aux droits et à la santé doit être simplifié et amélioré, quel que soit le statut administratif des personnes, notamment en maintenant les facilités mises en place pendant la crise du Covid-19 (demandes d’asile, Aide Médicale d’État, Complémentaire Santé Solidaire, Puma, etc.) ». Il s'agit aussi d'accélérer le traitement des dossiers. « Il est également indispensable de revenir sur les mesures prises fin 2019, visant à restreindre l’accès à l’AME et l’accès à la PUMA des demandeurs d’asile. Elles ne sont pas compatibles avec les impératifs de santé publique, soulignés aujourd’hui par la crise sanitaire.
 Les personnes doivent pouvoir bénéficier d’un plan global de soutien financier et d’un recours facilité aux équipes de soins et de suivi », expliquent les deux structures. Les deux préconisent aussi d'instaurer « une stratégie globale et massive de dépistage en direction des personnes en situation de précarité et vulnérabilité, et pas seulement auprès de celles qui ont été mises à l’abri ou hébergées en centres collectifs, et en mettant à leur disposition des masques gratuitement », de « reconnaître le rôle des associations qui pallient les manquements de l’État », et enfin de mettre « un terme à toutes les formes de discriminations liées à la situation de crise ».