Santé mentale : une enquête

8 Décembre 2018
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Les liens entre le travail et la santé psychique sont aujourd’hui bien établis, que ce soit dans un sens positif ou négatif, reconnaît la Fondation Pierre Deniker qui vient de publier les résultats d’une enquête sur le sujet Les pathologies mentales liées au travail sont en augmentation constante et le stress est le premier risque professionnel pour la santé des individus au travail. Voilà pour le constat général. La Fondation Pierre Deniker estime que la « santé psychique des actifs-ves est dorénavant un enjeu majeur de santé publique. C’est également un enjeu humain, sociétal et économique ». En France, on dispose peu voire pas d’enquête ou d’étude « reliant, d’un point de vue scientifique, ces deux éléments : le travail et la santé psychique ». La Fondation Pierre Deniker a réalisé et présenté la première « étude épidémiologique représentative de la population active française investiguant les facteurs de risques psychosociaux liés au travail et la détresse orientant vers un trouble mental ». Principaux résultats : 22 % des Français actifs présentent une détresse orientant vers un trouble mental, soit une personne active sur cinq. Ce chiffre passe significativement à : 26 % pour les femmes contre 19 % chez les hommes ; 28 % chez les aidants (1) contre 19 % chez ceux qui n’ont pas cette responsabilité ; 28 % chez les personnes qui passent plus d’1h30 par jour dans les transports contre 21 % chez celles dont le temps de transport est inférieur à 1h30.
Le facteur de risque psychosocial le plus fortement associé à une détresse orientant vers un trouble mental chez tous les actifs est le déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle indique l’enquête : 15% des actifs-ves déclarent ne pas pouvoir mener de front vie professionnelle et vie personnelle. Parmi eux, 45 % présentent une détresse orientant vers un trouble mental contre 18 % chez ceux qui n’ont pas cette difficulté.

Cette étude a été réalisée avec Ipsos et le soutien de la Fondation BTP+, auprès de 3 200 Français représentatifs de la population active occupée, cette étude épidémiologique sur la santé mentale des actifs est inédite en France.

(1) : On considère comme aidant une personne qui apporte des soins ou qui est régulièrement présente pour aider un membre de sa famille ou de son entourage, atteint d’une maladie et/ou souffrant d’une perte d’autonomie (une maladie chronique, mentale ou physique, qui est handicapé, dépendant d’une substance toxique, ou une personne âgée).