Santé mondiale et VIH

1 Novembre 2022
1 658 lectures
Notez l'article : 
0
 

Opportunité. Le sommet mondial de la santé, événement récent qui s’est déroulé à Berlin, a été l’occasion d’un nouveau plaidoyer de l’Onusida à « lutter contre les inégalités et les injustices qui entravent les efforts pour mettre fin à la pandémie de VIH et affaiblir les ripostes aux autres menaces pour la santé ». Ce plaidoyer s’appuie beaucoup sur le récent rapport de l’agence onusienne : In danger (En danger). Le document révèle une riposte au VIH en berne dans de nombreux pays, avec des groupes entiers de personnes très vulnérables à l’infection à VIH et incapables d’accéder aux services de traitement, de prévention et de soins anti-VIH dont ils ont besoin. Les données incluses dans le rapport ont montré que les infections à VIH augmentent dans 38 pays dans le monde et que la pandémie continue d’avoir l’impact le plus important sur les adolescentes et les jeunes femmes et les populations clés telles que les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les travailleurs-ses du sexe, les personnes transgenres et les personnes consommatrices de drogues. En 2021, 1,5 million de nouvelles infections à VIH ont été recensées dans le monde, soit plus d’un million de plus que l’objectif de 2020. Les populations clés et leurs partenaires sexuels-les représentent 70 % des nouvelles infections au VIH en Afrique occidentale et centrale. Dans le même temps, près de 10 millions des 38,4 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde attendent encore un traitement « pour les maintenir en vie et en bonne santé et les empêcher de transmettre le virus ». Ce sont ces éléments (largement connus, mais peu entendus) qu’a rappelés la directrice exécutive de l’Onusida, Winnie Byanyima, présente à Berlin. « Il est toujours possible pour les pays de mettre fin à la pandémie du sida d’ici 2030, veut croire la patronne de l’Onusida, mais cela nécessitera des investissements supplémentaires et une attention constante pour lutter contre les violences sexistes, les inégalités entre les sexes et les autres injustices sociales qui rendent les personnes vulnérables à l’infection et les empêchent de bénéficier des services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH ». À Berlin, l’agence onusienne a aussi mis en avant un autre message : la nécessité pour les pays à revenu élevé de poursuivre leur soutien à la riposte mondiale au VIH, en particulier lorsque la crise économique bat son plein. « De nombreux pays à revenus faible et intermédiaire ont réduit leurs budgets consacrés à la santé, à l’éducation et à d’autres services essentiels au cours des deux dernières années, alors qu’ils font face aux retombées économiques de la pandémie de Covid-19 et luttent pour faire face à la crise des dettes envers des pays plus riches », explique l’Onusida. « Il serait tragique, malavisé et injuste de s’attendre à ce que les plus pauvres du monde paient pour la crise économique mondiale actuelle pour laquelle ils n’ont aucune responsabilité », a souligné Winnie Byanyima. Et de conclure : « En fait, des investissements supplémentaires dans des services essentiels tels que la santé et l’éducation sont importants aujourd’hui pour aider les pays à revenu faible et intermédiaire à surmonter la tempête et à devenir des sociétés plus justes contribuant à la sécurité sanitaire mondiale. » Pour atteindre, les objectifs de la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026 de l’Onusida, les investissements annuels dans les services anti-VIH dans les pays à revenus faible et intermédiaire doivent atteindre un pic de 29 milliards de dollars d’ici 2025. Il y a actuellement un déficit d’environ 8 milliards de dollars. À suivre.