Sécu : deux milliards d'euros d'économies

22 Juillet 2019
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L'Assurance maladie estime pouvoir réaliser un peu plus de deux milliards d'euros d'économies en 2020 pour contribuer à la stabilisation des dépenses de la Sécurité sociale (Ondam : objectif nationale de dépense d’assurance maladie), dont la progression ne doit pas dépasser 2,3 % au cours des prochaines années, indique le récent rapport sur les comptes de la sécurité sociale (résultats 2018 et prévisions 2019). Ce rapport sort, chaque année, à la même période et ses suggestions doivent servir à l'élaboration du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale : le PLFSS 2020 sera présenté à l'automne.  Pour parvenir à endiguer les dépenses, la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) propose de développer la chirurgie ambulatoire (préconisation déjà présentée l’année dernière), ce qui permettrait de dégager 200 millions d'euros d'économies, d'optimiser les transports en ville et à l'hôpital, pour dégager 160 millions d'euros, ou encore de mieux maîtriser les dépenses d'arrêts de travail, de façon à obtenir 100 millions d'euros d’économies, détaille l’agence de presse Reuters. De plus, un recours plus raisonnable à certains produits de santé permettrait de réaliser pour 236 millions d'économies. La Cnam propose de lancer une campagne nationale pour limiter la surconsommation d'antibiotiques, dans le but de ramener le niveau de consommation français, l'un des plus élevés en Europe, à celui du Royaume-Uni. Ce plan rapporterait 150 millions d'euros sur deux ans, grâce notamment au recours à un test rapide permettant de distinguer une angine virale d'une angine bactérienne.  Les prescriptions hospitalières des pansements effectués par des infirmières en sortie d'hospitalisation, parfois peu adaptés et non utilisés, pourraient être limitées à un maximum de sept jours et non un mois comme aujourd'hui, ce qui permettrait de générer 75 millions d'euros. De son côté, le Quotidien du Médecin explique que d’autres mesures sont préconisées par le rapport. Ainsi, pour « lutter contre les gaspillages », la caisse nationale d’assurance maladie lancera une campagne inédite sur la « délivrance raisonnée » des « ordonnances (à destination des prescripteurs et des pharmaciens) qui pourrait permettre d'épargner 30 millions d'euros. « Certaines mentions fréquentes comme « délivrer/renouveler si besoin » ou « à délivrer si douleur » sont source de confusion. Le but est que le patient évite de se faire délivrer la totalité de l'ordonnance (au risque par exemple d'accumuler les stocks d'antalgiques à domicile) », indique le quotidien médical. L'Assurance maladie souhaite également mettre en place des dispositifs d'intéressements pour les médecins afin d'orienter leurs prescriptions vers des traitements moins coûteux et plus efficaces. Ces derniers pourraient ainsi bénéficier d'une partie des économies qu'ils génèrent. Un gros effort sera demandé aux biologistes dont le protocole d'accord conclu en 2016 arrive à échéance. Près de 180 millions d'euros d'économies pourraient être réalisés, sous réserve de l'aboutissement des discussions avec la profession… qui s’avèrent tendues.