Sécu et handicap

8 Juillet 2020
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La future « cinquième branche » de la Sécurité sociale, consacrée à l'autonomie, doit subvenir aussi bien aux besoins des seniors-es vulnérables qu'à ceux des personnes en situation de handicap, et cela sans barrière d'âge et avec « zéro reste à charge ». C’est ce que demande l'association APF France Handicap. Jusqu’à présent, les débats autour de la création d'un « cinquième risque »de la Sécu se sont focalisés autour des maisons de retraite et des besoins des personnes âgées. Très clairement, APF France Handicap a indiqué (29 juin), par la voix de son président Alain Rochon, que les personnes handicapées « ne veulent pas être laissées au bord du chemin ». Le principe de la création d'une « cinquième branche » dédiée au risque de « perte d'autonomie » a été acté dans un projet de loi en cours d'examen au Parlement. Le gouvernement a annoncé une concertation sur ce sujet, dont les conclusions doivent lui être rendues mi-septembre. Pour l'APF France Handicap, « ce débat sur l'autonomie ne peut se réduire à une approche par le grand âge ». Et l’association d’avancer que le nouveau dispositif doit garantir « un droit universel et intégral à la compensation des conséquences d'un handicap, d'une maladie, d'une perte d'autonomie liée à l'avancée en âge », et ce « sans barrières d'âge ». Depuis des années, les associations qui défendent les personnes en situation de handicap dénoncent la différence de traitement administratif entre personnes âgées d'un côté, personnes handicapées de l'autre.  Si le handicap ou la maladie invalidante a fait l'objet d'un diagnostic avant 60 ans, la personne est considérée comme en situation de handicap, et peut prétendre à certaines aides spécifiques. Après 60 ans, elle est considérée comme un senior en perte d'autonomie, et les aides sont souvent moins généreuses, indique l’AFP.  « Les prestations compensatoires doivent être les mêmes pour tout le monde, et il doit y avoir un alignement vers le haut, pour que tout le monde y gagne », a expliqué à l'AFP Alain Rochon. La cinquième branche doit voir son financement « garanti à 100 % par la solidarité nationale, avec des ressources nouvelles », insiste l'APF France Handicap. « Nous sommes très opposés à ce que les assurances prennent en charge ce risque. Le risque de perte d'autonomie peut s'assurer, mais pour nous, personnes handicapées, c'est plus compliqué », a fait valoir le président de l’association. Selon elle, ce principe du « zéro reste à charge » suppose qu'aucune condition de ressources ne puisse être exigée, ni aucun recours sur succession, comme c'est le cas aujourd'hui pour les personnes âgées qui demandent à bénéficier d'aides sociales pour payer leur séjour en maison de retraite.