Sécu : Touraine vise un déficit sous les 10 milliards d'euros en 2016

3 Octobre 2015
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La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a annoncé (24 septembre) viser un déficit de la Sécurité sociale (régime général et fonds de solidarité vieillesse) "sous les 10 milliards d'euros" en 2016, en amélioration de trois milliards par rapport à 2015, indique l’AFP. "L'objectif, pour l'année prochaine, c'est d'aller en dessous de cette barre symbolique des 10 milliards", a-t-elle déclaré sur Europe 1, peu avant de présenter son projet de budget à la Commission des comptes de la Sécurité sociale. Elle a aussi confirmé que la branche vieillesse du régime général serait "en léger excédent" pour "la première fois depuis 2004". En 2012, "quand je suis arrivée, le déficit était de 21 milliards", a rappelé la ministre."Il est un peu inférieur à 13 milliards cette année, c'est-à-dire que nous l'avons réduit de 40 %", s'est-elle félicitée. Selon les dernières prévisions de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, les déficits cumulés du régime général (maladie, vieillesse, famille, accident du travail) et du FSV (fonds de solidarité vieillesse) atteindront 12,8 milliards d'euros en 2015, soit 400 millions d'euros de moins qu'en 2014. Interrogée sur le déficit de la branche maladie, qui se creuserait encore, à -7,4 milliards en 2015, la ministre a assuré que des "efforts importants" seraient réalisés par "tout le système de santé" mais "pas par les Français". "Depuis 2012, j'ai une ligne de conduite : pas de déremboursement, pas de franchise supplémentaire", a-t-elle rappelé. Accompagnée du secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert, Marisol Touraine a dévoilé, un peu plus tard, son projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016 et des pistes pour faire économiser 3,4 milliards d'euros à l'Assurance maladie. Elles sont au nombre de quatre. "Il s’agit, tout d’abord, d’éviter les actes inutiles ou redondants. Il s’agit ici de lutter contre le gaspillage : ces actes qui ne sont pas médicalement nécessaires ou qui occasionnent des doublons (…) Les propositions du rapport charges et produit de l’Assurance maladie vont orienter nos travaux en 2016", a expliqué la ministre. Deuxième axe : faire baisser le prix des médicaments et développer les génériques. "Ce n’est pas seulement un objectif budgétaire, il s’agit aussi de financer l’innovation. Parce que c’est ce qui nous permet d’assumer le coût important des traitements innovants, pour qu’ils soient accessibles à tous les patients (…) L’an dernier, nous avons adopté des dispositifs de régulation des prix pour ces traitements coûteux : la clause de sauvegarde permanente, le taux L, et le mécanisme de régulation spécifique aux traitements de l’hépatite C. Ces dispositifs seront reconduits en 2016", a indiqué Marisol Touraine. "Sur les baisses de prix et le développement des génériques, nous attendons 1 milliard d’euros d’économies en 2016, ce qui est proche des économies réalisées l’an dernier", prévoit le gouvernement. Troisième axe : accroître l’efficience de la dépense hospitalière, cela passe par la mutualisation des ressources, les économies d’échelle. Enfin, dernier axe : favoriser le virage ambulatoire. Le virage ambulatoire, c’est ce qui permet de répondre à la demande des patients de passer moins de temps à l’hôpital et plus de temps chez eux, avec leurs proches, a expliqué la ministre. C’est aussi un levier d’économies. "Nous prévoyons 500 millions d’euros d’économies liées au virage ambulatoire 2016. C’est un peu plus que les 400 millions d’euros réalisés en 2015", a-t-elle indiqué.