Ségur de la santé : critiques du TRT-5 et du CHV

17 Juillet 2020
2 240 lectures
Notez l'article : 
0
 

Caramba, encore raté ! Pour le TRT-5 et le CHV, le Ségur de la santé semble être « un rendez-vous manqué ». Les deux collectifs s’en sont indignés dans un communiqué commun (7 juillet). Lancé le 25 mai 2020, le Ségur de la Santé doit aboutir à « des solutions fortes » pour « bâtir les fondations d’un système de santé encore plus moderne, plus résilient, plus innovant, plus souple et plus à l’écoute de ses professionnels, des usagers et des territoires ». Ces mots, ce sont ceux de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe qui entendait « remettre le patient au centre des systèmes de soins ». Dans leur communiqué, les deux collectifs notent que cette ambition ne s’est pas retrouvée dans la conduite des travaux du Ségur de la santé qui prennent fin. « Nos associations s’étonnent de leur mise à l’écart de la réflexion qui a pourtant réuni quantité d’acteurs publics et privés. En tant qu’acteurs du système de santé, nos associations ont pourtant été particulièrement actives dans cette période difficile de crise sanitaire. Elles ont montré leur indispensable rôle d’information, de prévention, d’accès et d’accompagnement dans le soin, notamment auprès des plus vulnérables », constatent-elles avec amertume. Et pourtant : « La pandémie a mis en évidence, et montre encore, la corrélation entre les conditions de vie et l’exposition au virus, et sa prise en charge (…) Qui mieux que nos associations de lutte contre le VIH et les hépatites connait le lien entre vulnérabilité et contamination ? Entre vulnérabilité et inégalités d’accès au soin ? Qui est mieux armé que nos associations, fortes de leur expérience de terrain, pour mener le combat pour prévenir, soigner, accompagner au-delà des inégalités ? Malgré cela nous sommes aujourd’hui exclus de la réflexion pour un accès à la santé plus juste et égalitaire », dénoncent-elles. On connaît les handicaps initiaux à ce Ségur : un calendrier très serré,  une réflexion menée autour d’axes imposés par l’État sur l’hôpital, les salaires des professionnels-les de santé, etc. Les associations pensaient que la nature même des travaux permettrait de les surmonter. Rien n’y a fait. La concertation aura dû céder le pas face au « choix de la précipitation, et de la verticalité fait ». Les associations en appellent aujourd’hui au Premier ministre afin que leurs « contributions indépendantes reçoivent toute l’attention qu’elles méritent et que soit mise en place une véritable agora réunissant l’ensemble des acteurs et des actrices de notre système de santé (…) Nous demandons que le gouvernement examine toutes les solutions permettant de bâtir un système de santé plus équitable et véritablement au service de ses usagers ».