Sénégal : de nouvelles réactions

14 Janvier 2009
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Nicolas Sarkozy a fait part, le 14 janvier, de son "émotion" après la condamnation de neuf homosexuels à huit ans de prison au Sénégal. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, "a tenu à alerter le conseil des ministres sur la situation" de ces militants d’associations de lutte contre le SIDA "emprisonnés au Sénégal au seul motif de leur homosexualité", a indiqué le porte-parole du gouvernement Luc Chatel qui aurait pu rappeler que Rama Yade, secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme est saisie du dossier depuis plusieurs jours déjà. Nicolas Sarkozy "a souhaité que le conseil des ministres exprime son émotion et sa préoccupation sur la situation" de ces neuf militants emprisonnés, a indiqué Luc Chatel. Président d'Elus Locaux Contre le Sida, Jean-Luc Romero s'est dit "stupéfait et très choqué" par cette condamnation. "Avec ces condamnations, la justice sénégalaise assimile à des criminels les acteurs de la lutte contre une maladie qui cause la mort de plus de deux millions de personnes par an", affirme Jean-Luc Romero, pour qui "criminaliser le travail de santé publique est tout simplement insupportable et totalement irresponsable".

 

De son côté, Human Rights Watch, l'ONG américaine qui défend les droits de l'Homme, demande  la libération des neuf Sénégalais. "Ces accusations ont un effet dissuasif sur les programmes concernant le SIDA" affirme  Scott Long, directeur du programme sur les droits des lesbiennes, gays, bi et transsexuels (LGBT) de Human Rights Watch, cité par le site TV5.org. " Les travailleurs sociaux et les personnes à la recherche de prévention ou de traitement du VIH ne devraient pas avoir à s’inquiéter de persécutions policières. Le Sénégal devrait retirer ces accusations et abroger sa loi contre la sodomie", réclame l'association. Selon des informations recueillies par Human Rights Watch, ces hommes auraient été battus lors de leur détention, ce qui constituerait une violation significative des obligations internationales du Sénégal en matière de droits humains. "La loi sénégalaise contre la sodomie s’immisce dans la vie privée, criminalise le travail social, justifie la brutalité et nourrit la crainte", déplore Scott Long. "Cet exemple montre pourquoi il est temps pour la loi sur la sodomie de disparaître."