Sérophobie : sondage du Crips

1 Décembre 2021
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À l’occasion du 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le sida, le Crips Île-de-France dévoile un sondage inédit réalisé par l’Institut CSA : « Le rapport des Français-es au VIH/sida 40 ans après son apparition : évaluation des connaissances et des perceptions ». Le but du Crips est d’utiliser les résultats de ce sondage pour « lutter contre la sérophobie qui s'ignore ». Réalisée en octobre 2021 sur un échantillon représentatif, cette enquête d’opinion met en évidence un paradoxe : les Français-es, déclarent un bon niveau de connaissances sur le VIH/sida, mais adoptent des comportements parfois discriminants envers les personnes vivant avec le VIH. En effet, les Français-es qui ont répondu à ce sondage se disent majoritairement bien informés-es (79 %) par rapport au VIH/sida, exception faite des 15-24 ans dont un tiers ne partage pas cet avis. Peu de doute sur les modes de transmission avec 75 % des personnes interrogées qui les identifient avec exactitude et 92 % qui déclarent savoir ce qu’est une personne séropositive, précisément ou non. Passé ce bon niveau d’information déclaré, et dès lors que l’on évoque des situations concrètes, de trop nombreuses personnes évoquent un sentiment de malaise. Exemple, 36 % des parents interrogés seraient mal à l’aise si la personne qui garde leur enfant était séropositive et 27 % seraient mal à l’aise si l’un-e des enseignants-es de leur enfant était séropositif-ve. Soit une hausse de six points depuis 2017. Ce taux grimpe à 38 % chez les moins de 35 ans, soit une hausse de cinq points depuis 2017. Autres chiffres inquiétants : 63 % des personnes interrogées considèrent que la séropositivité constitue un critère important pour se lancer ou non dans une relation sentimentale et 22 % seraient mal à l’aise si elles apprenaient que leur meilleur-e ami-e était séropositif-ve. Enfin, 25 % des répondants-es pensent qu’une personne vivant avec le VIH peut représenter un danger en exerçant une profession de santé. Pour les trois quarts des répondants-es, c’est une peur de contracter le VIH qui prédomine. Une peur irrationnelle nourrit par une grande méconnaissance des avancées thérapeutiques. En effet,  73 % des personnes interrogées ignorent qu’une personne séropositive sous traitement avec une charge virale indétectable ne transmet pas le VIH (le Tasp) tandis que 76 % ignorent l’existence de la Prep. « Les résultats du sondage sont clairs : il y a urgence. Urgence à reparler du VIH. Urgence à mettre en exergue les progrès scientifiques qui nous permettent de croire en la fin du VIH d’ici 2030. Urgence à informer sur les réalités de la vie avec le VIH » exhorte Gabriel Femenias, Directeur général du Crips Île-de-France.

Une enquête d’opinion réalisée par l’Institut CSA pour le Crips : « Le rapport des Français(es) au VIH/sida, 40 ans après son apparition : évaluation des connaissances et des perceptions ». Échantillon représentatif de 1 004 Français-es âgés-es de 15 ans et plus constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle de la personne interrogée après stratification par la région et la catégorie d’agglomération.