Services publics : "un sentiment de dégradation" s’installe

16 Mai 2018
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En novembre dernier, le gouvernement avait lancé une grande consultation pour recueillir les avis des agents et des personnes usagères des services publics. Les résultats ont été présentés le 2 mai par le gouvernement et ne sont pas brillants. Ils indiquent un sentiment de dégradation largement partagé. Baptisée "Forum de l'action publique", cette consultation qui comportait deux volets — une plateforme en ligne et des événements régionaux — s'est déroulée du 24 novembre au 9 mars, rappelle l’AFP. La présentation organisée à Bercy a été boycottée par la CGT fonction publique, pour qui cette consultation est une "opération de communication" ainsi que par le syndicat Solidaires, qui qualifie le processus d'"échec, au vu de l'engouement particulièrement limité qu'il a suscité". En effet, quelque 17 000 personnes (10 000 agents, 7 000 personnes usagères) ont répondu à un questionnaire ouvert à tous sur une plateforme numérique. Principal enseignement : tout en manifestant un attachement élevé au service public, les personnes interrogées partagent un sentiment de dégradation de l'action des services publics (pour 66 % des agents publics, et 60 % des personnes usagères), matérialisé par "la fermeture de certains services publics" et "des temps d'attente qui s'allongent". Nombre de répondants-es lient cette dégradation à la baisse des moyens et aux réductions d'effectifs. La continuité des services publics n'apparaît comme effective que pour 31 % des personnes usagères, et la protection des plus fragiles pour 27 %. Beaucoup de participants-es suggèrent de simplifier les démarches (41% des agents, 32 % des usagers), réduire le délais de traitements des demandes et élargir les horaires d'accueil. Par ailleurs, la majorité des agents-es et personnes usagères se prononce pour que le périmètre actuel des missions de service public reste inchangé.