Sevrage au Baclocur en dernier recours

13 Février 2020
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Le médicament Baclocur (baclofène) peut être prescrit en traitement de dernier recours chez les personnes dépendantes à l’alcool ayant une consommation d’alcool à risque élevé (consommation d’alcool > 60 grammes/jour pour les hommes ou > 40 grammes/jour pour les femmes), explique la Haute autorité de santé (HAS) dans un communiqué. Sa prescription est associée à un suivi psychosocial axé sur l’observance thérapeutique et la réduction de la consommation d’alcool (objectif visé avec ce traitement), explique la HAS. Un suivi rapproché de la personne traitée est nécessaire en particulier pendant la phase d’instauration de traitement avec titration de dose. Le suivi d’une personne avec une consommation excessive d’alcool impose une prise en charge multidisciplinaire. Quatre médicaments sont déjà disponibles en France dans le cadre de la prise en charge médicale d’une dépendance à l’alcool. Baclocur est une option thérapeutique de dernier recours pour réduire la consommation d’alcool. Il peut être prescrit chez certaines personnes dites personnes ayant une consommation d’alcool à risque élevé, c’est-à-dire qui consomment plus de 60 g d’alcool par jour pour les hommes ou plus de 40 g par jour pour les femmes. Une bière (25 cl), un verre de whisky (2,5 cl), un verre de vin (10 cl) ou encore un cocktail type « vodka orange » contiennent tous approximativement dix grammes d’alcool pur. Le traitement par Baclocur peut être instauré avec ou sans phase préalable de sevrage alcoolique, indique la HAS. La posologie de Baclocur est augmentée progressivement, sans dépasser la dose maximale de 80 mg/jour. Un suivi rapproché est nécessaire en particulier pendant la phase d’instauration de traitement avec titration de dose. En l’absence d’efficacité après trois mois de traitement, celui-ci doit être arrêté de façon progressive. Il n’existe pas de données issues d’études au-delà de douze mois. Une approche pluridisciplinaire est conseillée. Il peut s’agir d’interventions psychosociales pouvant être menées selon de nombreuses approches : psychothérapie de soutien, thérapie cognitivo-comportementale, approche corporelle, méditation, etc. La HAS met en garde contre les effets indésirables et les risques liés au surdosage. « Baclocur peut augmenter les risques de chute, de convulsion, de dépression respiratoire ou encore d’apnée du sommeil. Il n’existe pas d’antidote spécifique au surdosage qui se manifeste en particulier par des troubles de la conscience (jusqu’au coma), une hypotonie musculaire et des troubles psychiatriques tels que confusion, hallucinations ou convulsions. Au regard des incertitudes sur son efficacité et sa tolérance, l’intérêt clinique de Baclocur sera réévalué dans un délai maximal de trois ans », indique le communiqué de la HAS.