Six milliards pour la santé

30 Juin 2020
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Olivier Véran a dévoilé (24 juin) l'enveloppe prévue pour la hausse des salaires des soignants-es : six milliards d'euros, à partager entre hôpitaux et Ehpad publics, mais aussi, pour partie, avec le secteur privé. Après des semaines de concertation sans chiffre, les syndicats savent enfin combien le gouvernement est prêt à dépenser pour améliorer la rémunération des personnels hospitaliers (hors médecins, qui font l'objet d'une négociation parallèle). Le ministre de la Santé a donc avancé le chiffre de six milliards d'euros « pour les hôpitaux, les établissements médico-sociaux et les établissements privés », a indiqué, à l'AFP, un-e des participants-es. Cette somme inclut une augmentation générale des salaires des agents-es de la fonction publique hospitalière (hôpitaux, Ehpad...), une refonte des primes, ainsi que des hausses ciblées sur certaines professions, qui pourraient être étendues aux établissements privés, selon différentes sources. Selon un projet d'accord, ces hausses ciblées concerneraient notamment les catégories soignantes (infirmiers-ères, aides-soignants-es) et médico-techniques (techniciens-nes de laboratoire, manipulateurs-rices radio), détaille l’AFP. À deux semaines de la conclusion du Ségur de la santé, « on entre dans le money-time », a insisté un syndicaliste. Six milliards, c'est « une somme importante », a souligné de son côté une responsable de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui avait évalué les besoins à 5,5 milliards d'euros, mais pour le seul secteur public. Lancé fin mai par Édouard Philippe, le Ségur de la santé, piloté par l'ancienne dirigeante de la CFDT Nicole Notat, doit concrétiser d'ici mi-juillet le « plan massif de revalorisation et d'investissement » promis par Emmanuel Macron en pleine épidémie de coronavirus. Pour certains syndicats, qui revendiquent une "revalorisation générale des salaires" d'au moins 300 euros net par mois dans les établissements publics, le compte n'y est toujours pas, malgré les six milliards mis sur la table par l'exécutif. Après le succès de leur journée d'action le 16 juin, qui a réuni plusieurs dizaines de milliers de manifestants-es dans toute la France, plusieurs syndicats (CGT, FO, SUD, Unsa) et collectifs de soignants (Inter-Hôpitaux, Inter-Urgences) ont appelé à de nouveaux rassemblements le 30 juin. Une autre mobilisation est aussi envisagée le 14 juillet, sous une forme encore non définie, alors que le gouvernement a prévu de rendre hommage aux soignants-es en ce jour de fête nationale.