Soins des étrangers : nouvelle riposte médicale

30 Novembre 2019
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À la suite des annonces du Premier ministre, début novembre, l'Assemblée nationale a voté les restrictions suivantes, dans le cadre de l'examen du budget 2020 : concernant l’accès à la Sécurité sociale (PUMa) : l’instauration d’un délai de carence de trois mois à partir de l’entrée sur le territoire français pour pouvoir en bénéficier, et la réduction du maintien de droit de douze à six mois pour les personnes en situation de séjour précaire ; concernant l’AME : l’obligation de se présenter physiquement au guichet des caisses primaires d’Assurance maladie lors de l’enregistrement du dossier, l’introduction d’une obligation d’entente préalable pour certains soins couverts et la modification de condition de résidence en condition de résidence irrégulière. Le Sénat doit se pencher sur ces mesures. La mobilisation pour dénoncer leur impact sur la santé des personnes étrangères et la santé publique se poursuit. Ainsi, le Conseil national du sida et des hépatites virales a pris position le 13 novembre contre ces mesures. Le Défenseur des droits a fait de même. En septembre dernier, des médecins s’étaient mobilisés dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche. Une nouvelle pétition, émanant de professionnels-les de santé, vient d’être lancée. Cette pétition est coordonnée à l’initiative de l’ODSE (Observatoire des droit à la santé des étrangers) ainsi que de l'Uniopss, France Assos Santé et la fédération des acteurs de la solidarité. Cette pétition, intitulée : « Dr Buzyn, nous refusons de choisir qui soigner ! ». La pétition revient sur les mesures déjà votées. « Ces mesures vont impacter la santé de ces personnes, et reporter la charge du soin sur les hôpitaux, en particulier les urgences et les PASS [permanences d'accès aux soins de santé, ndlr], déjà saturées. Elles auront également des conséquences sur les finances hospitalières déjà fragilisées ». « En parallèle de la mobilisation des associations de solidarité, une mobilisation du monde médical est cruciale pour mettre en avant les problèmes de santé publique que posent ces mesures restrictives. La prise de parole des soignants, confrontés dans leur quotidien aux problèmes de prise en charge des personnes précaires et migrantes dans le système de santé, conscients de l’importance d’un suivi médical simplifié et efficient, peut faire la différence », indique le texte.